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Actualités - ANALYSE

ÉCLAIRAGE - Des îles Salomon au Tonga, du Timor-Oriental aux Fidji : des troubles récurrents qui agitent la région Le Pacifique, ce mal-nommé

Des îles Salomon au Tonga, du Timor-Oriental aux Fidji, le Pacifique semble de plus en plus mal porter son nom, à en croire les troubles récurrents qui agitent la région. Et le problème n’est pas prêt de se résoudre, selon les observateurs. «La solution ne va pas être trouvée en un claquement de doigts », souligne Peter Abigail, directeur de l’Institut australien de stratégie politique, un centre de réflexion fondé par Canberra. « Le chemin va être long », avertit l’expert, au lendemain du quatrième coup d’État en moins de vingt ans dans les îles Fidji. Le putsch fidjien, sans effusion de sang, contraste avec la poussée subite de violences qu’a connue il y a moins d’un mois la petite capitale de Tonga, Nuku’alofa. Mi-novembre, sept personnes avaient trouvé la mort dans des émeutes urbaines perpétrées par des centaines de jeunes en état d’ébriété exigeant des réformes démocratiques. Le quartier central des affaires a été vandalisé à 80 %. Le petit archipel de 115 000 habitants, où les prochaines élections générales auront lieu en 2008, est le théâtre depuis plus d’un an d’une fronde démocratique pour l’abolition du système semi-féodal en vigueur. Après la mort à 87 ans du vieux roi Taufa’ahau Tupou IV, en septembre, son fils Siaosi Tupou V qui lui a succédé s’était engagé à assouplir le contrôle sans partage de la monarchie. Il avait alors promis « des changements appropriés », excluant cependant toute réforme de fond. Les îles Salomon, autre archipel d’un demi-million d’habitants, ont elles aussi connu un accès de violence avec des émeutes qui ont provoqué en avril la destruction de la plus grande partie du Chinatown de la capitale Honiara, à la suite de l’élection controversée de Snyder Rini au poste de Premier ministre. Ce dernier a par la suite démissionné. Quant au Timor-Oriental, ancien confetti de l’empire colonial portugais situé sur l’archipel indonésien, il connaît des « problèmes sporadiques », a avoué le président Xanana Gusmao, depuis l’éruption de violences ethniques qui avaient fait 37 morts au printemps. Le manque d’institutions fortes et de rigueur dans la gestion gouvernementale sont souvent pointées du doigt comme les causes du mal. « Chacun est conscient de ce que signifie dans le monde d’aujourd’hui un État fragile et défaillant », avait récemment souligné le Premier ministre de Nouvelle-Zélande, Helen Clark. « Des systèmes financiers perméables, des frontières lâches, le financement du trafic de stupéfiants, le terrorisme (...). Personne ne veut de cela dans le Pacifique », avait-elle ajouté. La Nouvelle-Zélande comme l’Australie, autre puissance régionale, ont été appelées à intervenir à plusieurs reprises dans la région. 800 militaires australiens et 150 Néo-Zélandais sont toujours stationnés au Timor-Oriental. Des troupes de ces deux pays ont également été appelées en renfort en avril auprès les émeutes aux îles Salomon, dans le cadre de la Mission d’assistance régionale aux îles Salomon (RAMSI), dirigée par Canberra. Damien Kingsbury, professeur associé à l’université Deakin d’Australie, souligne que les États en proie aux troubles sont tous jeunes, n’ayant accédé à l’indépendance que dans les trente dernières années. « Ces problèmes vont continuer dans certains endroits », a-t-il averti. Ian TIMBERLAKE (AFP)

Des îles Salomon au Tonga, du Timor-Oriental aux Fidji, le Pacifique semble de plus en plus mal porter son nom, à en croire les troubles récurrents qui agitent la région. Et le problème n’est pas prêt de se résoudre, selon les observateurs.

«La solution ne va pas être trouvée en un claquement de doigts », souligne Peter Abigail, directeur de l’Institut australien de...