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Le populaire bonhomme à barbe blanche est fêté le 6 décembre en Lorraine Saint Nicolas, patron des enfants sages, des pompiers, des Russes...

Saint Nicolas, roi des chocolatiers, empereur du pain d’épice et sauveur d’enfants, n’est pas seulement l’ancêtre du père Noël : ce personnage historique est aussi le patron d’une myriade de professions, pays et régions. Le populaire bonhomme à barbe blanche, Santa Claus (Nicolas en allemand), est ainsi fêté chaque 6 décembre dans le nord-est de la France, en Lorraine, où près de 100 000 personnes sont attendues à Nancy pour une grande parade de chars. Né en 265 en Asie mineure, l’actuelle Turquie, dans une famille chrétienne « extrêmement riche », Nicolas hérite très jeune de ses parents et « décide de consacrer sa vie à soulager la misère », raconte Claude Kevers-Pascalis, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. Devenu évêque de Myre, aujourd’hui Demré, en 300, Nicolas fait le bien grâce à sa renommée et sa fortune. Quand il meurt en 335, des pèlerinages sont organisés sur sa tombe. Sa légende se propage partout en Europe. Huit siècles plus tard, sa dépouille est emmenée à Bari (sud de l’Italie) pour éviter que les Sarrasins ne la profanent. Un chevalier lorrain, de passage dans les Pouilles, rapporte l’une de ses phalanges à Port, dans le nord-est de la France en 1091. Les miracles s’y multiplient. Port est rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port et une basilique de la taille d’une cathédrale est érigée entre 1495 et 1545 dans le petit village pour abriter la relique. Saint-Nicolas, déjà le patron des orthodoxes, de la Russie et de la Grèce, devient aussi celui de la Lorraine. Au fil du temps, il devient aussi protecteur des pompiers, des marins, des pharmaciens, des avocats, des voyageurs... et surtout des petits enfants. Une fable du XVIe siècle lui fait ressusciter trois bambins découpés par un boucher pour en faire du petit sel (viande conservée dans la saumure). L’historiette, racontée de génération en génération, a encore les faveurs du jeune public aujourd’hui. « Mais saint Nicolas, c’est surtout le saint qui descend du ciel pour apporter des cadeaux aux enfants sages », remarque le père Jean-Louis Jacquot, recteur de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. « Quand j’étais gosse, on ne connaissait pas le père Noël. C’est saint Nicolas qui amenait les jouets », se souvient le prélat. À cette époque, le personnage « faisait aussi réciter les prières », observe-t-il. Une fonction religieuse que le saint Nicolas de nouvelle génération, toujours en robe, barbe blanche et mitre à la main, remplit de moins en moins. La face chrétienne du digne homme se fissure d’abord dans le Nouveau monde. Les Hollandais lui consacrent certes la première église de la Nouvelle-Amsterdam. Mais ils font de saint Nicolas un personnage laïc. « En 1822 apparaît dans une poésie enfantine le personnage de Santa Claus dont l’image se multiplie dans la littérature enfantine », relève Francine Roze, conservatrice du Musée lorrain de Nancy. Le coup de grâce lui est porté un siècle plus tard. En 1931, Coca-Cola fait de Santa Claus, ou père Noël, un vieil homme à barbe blanche, vêtu de rouge. Saint Nicolas est progressivement relégué au second plan. En Lorraine, où son souvenir est toujours vivace, les enfants sont bien là, mais moins impatients qu’avant : saint Nicolas ne leur apporte que chocolats et pains d’épice. Pour les vrais cadeaux, il faut désormais attendre Noël.

Saint Nicolas, roi des chocolatiers, empereur du pain d’épice et sauveur d’enfants, n’est pas seulement l’ancêtre du père Noël : ce personnage historique est aussi le patron d’une myriade de professions, pays et régions.

Le populaire bonhomme à barbe blanche, Santa Claus (Nicolas en allemand), est ainsi fêté chaque 6 décembre dans le nord-est de la France, en...