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CORRESPONDANCE - Les bijoux de Josette et Maria Yénicomichian Pas nécessairement telle mère, telle fille

WASHINGTON - Irène MOSALLI Égrené en psalmodiant les 99 noms d’Allah ou tout simplement pour occuper ses mains, le passe-temps peut encore aller plus loin. Ainsi, lorsque son beau-père lui avait offert un sac plein de ces chapelets d’ambre, Josette Yénicomichian (libanaise, aujourd’hui établie à Washington) les a d’abord étalés devant elle. Dans cette enfilade de boules ambrées de différentes tailles et de multiples nuances, allant du jaune au bordeaux, elle a vu autre chose qu’une belle collection qui méritait d’être exposée. Elle a alors mis de côté la technique du travail de l’or qu’elle avait acquise auparavant et s’est lancée dans une conception toute autre, inspirée par les matériaux qu’elle avait en main. Ainsi, avec trois passe-temps, faits de grosses pierres d’ambres aux différentes tonalités miel, elle réalise un collier à trois rangs retenus par un grand rectangle de résine qui, par contraste, lui donne un cachet dramatique. Et ce cachet sera le label des autres accessoires qu’elle a réalisés par la suite, en pièces uniques, dans d’autres pierres semi-précieuses: aigue-marine, quartz fumé, corail et jaspe. Son premier collier, elle l’avait fait pour elle. Une amie lui en demande «un pareil», puis une deuxième et une troisième. Ce ne seront pas les «pareils», mais ils auront tous ce même style: rangs de pierres semi-précieuses sur lesquelles vient se poser un élément important, souvent aux contours géométriques, mais façonné dans une autre matière. Et de bouche-à-oreille, ses créations, signées «Josette», se retrouvent dans de grandes boutiques à Washington, puis à New York. Pour toutes les saisons et pour chaque saison Sa fille Maria (d’abord dans le domaine de la finance) se laisse tenter par ce monde de la créativité. Alors que Josette crée les bijoux pour toutes les saisons, Maria, qui vit et travaille à New York, choisit d’œuvrer pour chaque saison, en suivant les changements de mode. Cet hiver, elle était en plein dans les accessoires réalisés dans des métaux de couleurs sombres, façon oxydée, et dans du tissu (notamment des sautoirs en velours, en tweed et en écossais). Également dans sa collection, les médaillons sous toutes leurs formes, y compris avec un couvercle transparent. Aujourd’hui, elle travaille la saison estivale qu’elle prévoit tout en émail de couleurs à dominantes claires (bleu électrique, jaune citron, corail et indigo), par contraste avec les couleurs foncées de cet hiver. Autre nouveauté, les bracelets qui deviennent la vedette en détrônant les colliers. Comment détecte-t-elle la nature de la mode à venir? «C’est la rue, dit-elle, qui laisse préfigurer de quoi les gens commencent à avoir envie, donnant ainsi le ton des tendances et du new look de la saison suivante.» Pour Coco Chanel, c’était: «Il n y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue.» Aujourd’hui, c’est plutôt la rue selon Céline: «Un des lieux les plus méditatifs de notre époque, c’est notre sanctuaire moderne, la rue.»
WASHINGTON - Irène MOSALLI

Égrené en psalmodiant les 99 noms d’Allah ou tout simplement pour occuper ses mains, le passe-temps peut encore aller plus loin. Ainsi, lorsque son beau-père lui avait offert un sac plein de ces chapelets d’ambre, Josette Yénicomichian (libanaise, aujourd’hui établie à Washington) les a d’abord étalés devant elle. Dans cette enfilade de...