Le chef du CPL réitère son appel à la démission du gouvernement Aoun se déchaîne contre la majorité « transformée en serpillière »

Le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun, a redit, hier, que « le gouvernement a perdu sa légitimité après le départ de six ministres ». Il a donc appelé le Premier ministre, Fouad Siniora, à la démission. Lors d’un meeting tenu par son courant, le député du Kesrouan a également estimé que quatre autres ministres devraient encore déposer leur démission, « ceux-là qui ont fait leur entrée au gouvernement parce qu’ils défendaient une ligne politique bien définie et qui ont retourné leur veste ». Selon M. Aoun, ces ministres devraient exprimer leur point de vue en dehors du cabinet, puisqu’ils ne sont « ni légitimes ni populaires ». « Le gouvernement n’est plus en conformité avec la Constitution, nous ne lui obéirons donc plus » a-t-il encore dit. Le député du Kesrouan a de ce fait souligné qu’il ne tiendrait désormais plus compte des injonctions du gouvernement et a invoqué les articles 52C et 95C ainsi que le paragraphe « i » du préambule de la loi fondamentale. M. Aoun s’est également « élevé contre les ministres et même les balayeurs de leurs bureaux qui se prennent à classer les Libanais entre Iraniens et Syriens ». « Et si nous demandons à ceux-là : Et vous de quelle ambassade recevez-vous vos directives ? Ils crient au scandale », a dit Michel Aoun. Le chef du Bloc parlementaire de la réforme et du changement a indiqué que les hommes politiques de la majorité parlementaire étaient « aveuglés par la haine et par la rancune ». Selon M. Aoun, ces derniers sont devenus « une serpillière devant la porte des autres ». Le général Aoun a expliqué que « celui qui fait des choix doit assumer ses choix mais celui qui se base sur des paris pour agir risque gros ». Le député a également remarqué que la majorité a perdu ses paris. Selon le chef du CPL, « c’est le gouvernement qui sème la terreur en promettant aux gens une cascade de problèmes s’ils allaient manifester ». Quant à d’éventuelles manifestations, il a noté que le gouvernement laisse entendre qu’il pourrait y avoir des troubles pour empêcher les gens de manifester. « Ceux qui pourraient semer les troubles sont ceux-là mêmes qui jouissent d’une protection de la part des services de sécurité », a prévenu le général Aoun. « Un Libanais qui ne jouit pas de la protection des services de l’État n’ira pas frapper un autre Libanais », a-t-il ajouté. L’ancien président du Conseil s’est enfin directement adressé au ministre de l’Intérieur : « Ce n’est pas à nous qu’on peut parler d’émeutiers. Cachez vos voyous, car cela ne servira en rien vos intérêts. »