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Les forces du 14 Mars seraient en légère avance par rapport à l’« opposition » AUB : aussi bien la majorité que l’opposition revendiquent la victoire aux élections

Au lendemain de la polémique suscitée par le report du dépouillement des votes, le décompte a repris hier sur le campus de l’AUB. Avant les résultats officiels, chaque camp clamait encore, chacun de son côté, la victoire. En soirée, et après le décompte final, la situation restait encore floue et tributaire de la position future des indépendants élus. La liste de l’« opposition », représentée par la coalition Courant patriotique libre (CPL), le Hezbollah, le mouvement Amal, le Mouvement du peuple et le Parti national socialiste syrien, affirmait donc vers 16h avoir remporté 43 sièges sur un total de 95. Un responsable CPL à l’Université américaine, Fadi Hanna, a précisé que la liste rivale n’avait obtenu, quant à elle, qu’un total de 37 sièges, alors que 13 avaient été remportés par des candidats indépendants. Au total, 15 sièges paraissaient avoir un avenir encore incertain, mais les candidats de l’« opposition » semblaient, à ce stade du décompte, très confiants. Du côté des forces du 14 Mars, et selon un responsable estudiantin du parti des Forces libanaises (FL), Sélim Féghali, la liste des « Students at Work » aurait remporté un total de 60 sièges, répartis comme suit : 20 pour les FL, 23 pour le Courant du futur et 17 pour le Parti socialiste progressiste (PSP). À la faculté de gestion, les forces du 14 Mars auraient ainsi remporté 14 sièges. À la faculté des arts et des sciences, 14 sièges aussi pour « Students at Work » contre 8 remportés par la liste de l’« opposition ». À la faculté d’architecture, 14 sièges ont été remportés par les représentants de « Students at Work », alors qu’à la faculté d’agronomie seuls 6 sièges ont été remportés par les forces du 14 Mars contre 4 au bénéfice de l’« opposition ». À la faculté de la santé, 9 sièges pour le 14 Mars. La faculté des soins infirmiers aurait en revanche été remportée par la coalition CPL-Hezb. Seule faculté où l’incertitude planait encore avant l’annonce des résultats officiels, la faculté de médecine où la coutume veut qu’elle soit représentée par un étudiant chrétien et un autre musulman. Or, cette année, un siège a d’ores et déjà été remporté par un candidat CPL et la question était de savoir si le second siège allait être attribué à un candidat FL ou un candidat du Hezb. La tendance globale était donc au coude-à-coude avant l’annonce des résultats officiels et définitifs. À noter que les délégués du Hezb et du CPL ont tenu à souligner le flou qui a entouré le dépôt des urnes auprès de l’administration du campus et ont fait état de « manipulations » qui auraient eu lieu dans la nuit. À titre d’exemple, le délégué CPL Fadi Hanna a expliqué que lors du décompte des voix d’une urne qui indiquait 147 voix, 151 bulletins ont été comptés. Les incidents de mercredi Les versions concernant les incidents qui s’étaient déroulés mercredi, rue Bliss, semblaient hier encore floues et imprécises. Selon les étudiants proches du 14 Mars, des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal ont accouru sur les lieux après avoir appris que des sympathisants des Forces libanaises étaient présents non loin de l’entrée de l’université. C’est alors que les provocations ont commencé, les FSI et l’armée présentes sur place n’ayant pas tardé à s’interposer afin de rétablir l’ordre. Pour les partisans de l’« opposition », c’est le contraire qui se serait passé. Un responsable de l’AUB a cependant tenu à souligner que, lorsque les incidents ont commencé, les membres de l’administration ont tenu à sortir hors du campus pour constater de leur propre fait l’ampleur des attroupements. « Or, souligne ce responsable, ce que j’ai vu était réellement effrayant. Des sympathisants de la plupart des partis étaient là, rue Bliss, à pied ou en voiture. Ils avaient des porte-voix et brandissaient des drapeaux. Ils se défiaient entre eux. » Interrogé sur les drapeaux qui étaient brandis, il a insisté sur le fait que « tous les drapeaux » étaient présents. « Nous n’avons pas eu de problèmes à l’intérieur de l’université. Nous n’en avons jamais et nous savons que nos étudiants sont dignes de confiance. Mais nous avons craint pour leur sécurité, car l’agressivité était palpable », a-t-il poursuivi. C’est alors que l’administration a pris la décision de suspendre le dépouillement. « Nous avons convoqué les étudiants et la presse, nous nous sommes réunis avec les délégués estudiantins. Les urnes ont été scellées et déposées dans le bureau du doyen de l’université, et les lumières du bureau sont restées allumées toute la nuit. Certains étudiants ont dormi à l’université pour s’assurer que les urnes étaient en sécurité », a-t-il aussi indiqué. Répondant aux allégations formulées par certains étudiants, selon lesquelles certaines urnes auraient vu le nombre de leurs bulletins augmenter, le responsable de l’université a affirmé que « la transparence a été garantie tout le long du processus et les étudiants et la presse en ont été témoins. Nous avons même permis à la presse de rester durant le dépouillement ». Les résultats En soirée, après l’annonce des résultats officiels, les deux listes continuaient à clamer des résultats contradictoires. Les forces du 14 Mars annonçaient de leur côté avoir remporté un total de 45 sièges contre 32 pour la liste adverse. 13 sièges ont été remportés par les candidats indépendants et 4 par ceux de la liste « No Frontiers », proche du Parti communiste. La coalition de l’« opposition », de son côté, affirmait avoir remporté un total de 44 sièges, contre 37 au bénéfice de la liste « Students at Work ». L’« opposition » a de plus annoncé la victoire de 12 indépendants. Il convient de souligner que les élections vont reprendre pour deux sièges, car les candidats qui s’y étaient présentés ont obtenu un nombre égal de voix. L’incertitude réside donc au niveau des résultats de la faculté d’agronomie, dans laquelle les mêmes résultats ont été revendiqués pendant une partie de l’après-midi, par les deux listes. Elle réside aussi au niveau de l’« allégeance » future des candidats « indépendants » ayant remporté les élections. Mais pour un responsable de l’université, la victoire réelle ne sera connue qu’avec les élections des 12 étudiants qui auront à leur tour pour mission d’élire le vice-président de l’amicale. Ce qui est sûr, c’est que les forces du 14 Mars ont remporté une franche victoire à la faculté de gestion et que l’« opposition » a remporté la faculté d’architecture. Deux sièges sont en revanche remis dans la course, en deuxième année de faculté de la santé. Concernant la faculté de médecine, les deux sièges ont été remportés par deux candidats indépendants. Il convient de souligner dans ce cadre que le mouvement « No Frontiers » a publié en soirée un communiqué dans lequel il a assuré « n’appartenir à aucun des deux courants dominants », soulignant qu’il a conduit les élections « de manière totalement indépendante et que, contrairement à ce qui a été dit dans la presse, il ne s’est allié ni avec le Mouvement du peuple ni avec le Parti communiste ». Lélia MEZHER

Au lendemain de la polémique suscitée par le report du dépouillement des votes, le décompte a repris hier sur le campus de l’AUB. Avant les résultats officiels, chaque camp clamait encore, chacun de son côté, la victoire. En soirée, et après le décompte final, la situation restait encore floue et tributaire de la position future des indépendants élus.
La liste de l’«...