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À l’instar de la secrétaire d’État, Gates est un vétéran de l’Administration de Bush père Rice, « l’anti-Rumsfeld », sort renforcée de la défaite électorale

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice sort renforcée de la défaite électorale des républicains qui a coûté son poste à son vieil adversaire Donald Rumsfeld, remplacé à la tête du Pentagone par un vétéran, comme elle, de la Maison-Blanche de Bush père. Dès l’annonce par le président George W. Bush de la démission de M. Rumsfeld, considéré comme le principal artisan de la guerre en Irak, Mme Rice a salué le travail du secrétaire à la Défense sortant, qui a « servi son pays honorablement et habilement à une époque difficile ». « J’ai apprécié notre relation de travail et nos longues années d’amitié », a ajouté la chef de la diplomatie américaine, s’abstenant toutefois de regretter le départ d’un collègue avec lequel les relations n’ont pas toujours été faciles. Par contraste, Mme Rice « se réjouit de travailler avec » son successeur désigné, l’ancien patron de la CIA, Robert Gates, pour lequel « elle a beaucoup de respect », a noté son porte-parole Sean McCormack. Ils se connaissent bien pour avoir tous deux servi George Bush père au Conseil national de sécurité (NSC) de 1989 à 1991. Les analystes et les médias s’accordent à souligner que la diplomatie américaine, notamment en Irak, ne devrait pas changer fondamentalement dans l’immédiat, d’autant que M. Rumsfeld est en place jusqu’à la confirmation de son successeur par le Congrès, ce qui ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines. Ils sont cependant plus divisés sur le bénéfice qu’en tire Mme Rice. Pour le magazine progressiste Rolling Stone, le choix de Bob Gates, un « confident » de Mme Rice, « apparaît comme un coup de maître pour la secrétaire d’État ». Mais selon Danielle Pletka, analyste au centre de recherche conservateur AEI (American Enterprise Institute), « l’influence de Rumsfeld avait beaucoup baissé ces deux dernières années, et il est tellement clair que Mme Rice est celle qui a la plus grande influence sur le président qu’il serait faux de suggérer que la dynamique a changé ». Le multilatéralisme défendu par Mme Rice depuis son arrivée à la tête de la diplomatie américaine début 2005 a été considéré comme un revirement par rapport au dédain affiché par M. Rumsfeld pour la coopération internationale, notamment avec la « vieille Europe ». L’influence de Mme Rice s’est fait sentir à plusieurs reprises, comme lorsqu’elle a convaincu M. Bush d’accepter les offres d’aide de l’étranger après le passage du cyclone Katrina à La Nouvelle-Orléans, alors qu’il les avaient initialement rejetées. En Irak, c’est le département d’État qui a pris le contrôle de la gestion de l’après-guerre, notamment les « groupes de stabilisation » composés de diplomates et militaires, qui étaient initialement dirigés par le Pentagone. L’arrivée de M. Gates au Pentagone risque aussi de contraindre Mme Rice à des choix difficiles : le prochain patron du Pentagone appartient à la commission indépendante d’études sur l’Irak, présidée par l’ancien secrétaire d’État James Baker qui doit aider à redéfinir la politique menée en Irak. Or, outre un retrait graduel des troupes américaines d’Irak, cette commission devrait recommander la reprise d’un dialogue américain avec l’Iran et la Syrie, ce à quoi Mme Rice s’est jusque-là refusée.
La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice sort renforcée de la défaite électorale des républicains qui a coûté son poste à son vieil adversaire Donald Rumsfeld, remplacé à la tête du Pentagone par un vétéran, comme elle, de la Maison-Blanche de Bush père.
Dès l’annonce par le président George W. Bush de la démission de M. Rumsfeld, considéré comme le principal...