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L’ex-directeur de la CIA avait été mis en cause dans l’affaire Iran-Contra Gates et le Sénat, une relation compliquée

Choisi pour succéder à Donald Rumsfeld à la tête du Pentagone, Robert Gates, 63 ans, avait eu toutes les peines du monde à se faire accepter il y a 15 ans par le Congrès, lorsque George Bush père avait proposé son nom pour diriger la CIA. Plusieurs des députés qui s’étaient opposés en vain à cette nomination en 1991, en raison notamment de ses silences au sujet du scandale Iran-Contra, se sont montrés mercredi plus disposés à l’accepter au poste de secrétaire à la Défense. Avant d’être directeur de la CIA entre 1991 et 1993, Gates avait été proposé en 1987 par Ronald Reagan à la tête de l’agence. Mais il avait été contraint de retirer sa candidature en raison de questions quant à son rôle et à celui de la CIA dans le scandale portant sur les ventes secrètes d’armes à l’Iran pour financer la guérilla des « Contra », opposés au président sandiniste nicaraguayen Daniel Ortega. En plus des accusations selon lesquelles il aurait dissimulé la vérité quand le scandale Iran-Contra a éclaté dans les années 1980, Gates avait été accusé en 1991 d’avoir faussé des informations émanant des renseignements dans les années 1980 pour favoriser la politique antisoviétique de Reagan. Lors de l’audition au Sénat, consécutive à sa nomination par Bush en 1991 à la tête de la CIA, Gates avait reconnu avoir fait des erreurs dans l’affaire Iran-Contra et estimé qu’il aurait dû faire davantage pour connaître la vérité. Sa nomination avait été confirmée au Sénat par 64 voix contre 31. Aujourd’hui, plusieurs députés semblent plus disposés à son encontre. « Je vais l’examiner sans arrière-pensée », a ainsi déclaré le sénateur du Michigan Carl Levin, chef des démocrates au sein de la commission des Forces armées, en évoquant l’examen de cette nomination par cette commission. Levin fait partie de ceux qui avaient voté contre Gates en 1991. « Cela était dû à ses souvenirs, ou plutôt à son manque de souvenirs au sujet de l’affaire Iran-Contra », a raconté Levin, qui assure cependant que « des années sont passées » depuis. Pour sa part, le sénateur Joe Biden a dit avoir voté contre Gates en 1991 pour sanctionner le fait que Reagan avait « politisé » les renseignements. Mercredi, Biden a jugé que le Pentagone constituait « un autre travail » pour Gates, dont il a cette fois semblé enclin à favoriser la nomination. Il a expliqué que le plus important était d’avancer rapidement sur la question irakienne. Récemment, Gates a participé aux débats bipartisans sur l’Irak en tant que membre du Groupe d’étude sur l’Irak (Irak Study Group) présidé par l’ancien secrétaire d’État James Baker et par Lee Hamilton. Ce groupe doit formuler d’ici à la fin de l’année des recommandations sur un éventuel changement de politique en Irak. Docteur en histoire soviétique, Gates bénéficie de puissants soutiens au sein du Capitole, à l’image du sénateur républicain John Warner, qui préside la commission des Forces armées. « Je le connais très bien », a dit Warner en saluant un choix sage de Bush. « Il a travaillé sur des sujets compliqués liés à l’Afghanistan, à l’Union soviétique et à la chute du mur de Berlin », a t-il ajouté. Warner a estimé que la confirmation de Gates au Sénat serait une formalité pour l’ancienne majorité. Mais le démocrate James Webb, donné en tête face au sénateur de Virginie George Allen, a estimé pour sa part que cette nomination devait être examinée par la nouvelle majorité.
Choisi pour succéder à Donald Rumsfeld à la tête du Pentagone, Robert Gates, 63 ans, avait eu toutes les peines du monde à se faire accepter il y a 15 ans par le Congrès, lorsque George Bush père avait proposé son nom pour diriger la CIA.
Plusieurs des députés qui s’étaient opposés en vain à cette nomination en 1991, en raison notamment de ses silences au sujet du scandale...