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Le président Bakiev accepte une limitation de ses pouvoirs Une nouvelle Constitution et un espoir de stabilité au Kirghizstan

Une semaine de manifestations d’opposition et quelques minutes de violence ont conduit hier le président kirghiz Kourmanbek Bakiev à accepter une limitation de ses pouvoirs, mais plusieurs questions restent en suspens pour que ce pays d’Asie centrale se stabilise enfin. M. Bakiev a signé le texte de la nouvelle Constitution, adoptée la veille par le Parlement et qui limite les prérogatives présidentielles en matière de dissolution de l’Assemblée et de nomination du gouvernement. Cette loi fondamentale « change la situation politique au Kirghizstan, elle donne la possibilité à l’opposition d’exprimer ses revendications ailleurs que dans la rue », se félicite Omourbek Tekebaïev, un des chefs de l’opposition. Cet espoir fait écho au désir de nombreux habitants de cette petite république ex-soviétique d’Asie centrale de voir enfin se terminer une période d’instabilité, débutée en mars 2005 avec la « révolution » dirigée par M. Bakiev, qui a chassé du pouvoir son prédécesseur Askar Akaïev. Car si le président a finalement accepté cette Constitution, très proche de celle qu’il avait refusé de présenter au Parlement le 2 novembre, provoquant la crise, c’est par peur d’un bain de sang, estiment les analystes à Bichkek. Les heurts, mardi, entre partisans du pouvoir et leurs opposants, après six jours de manifestations, ont presque immédiatement conduit M. Bakiev et ses détracteurs à négocier un compromis pour éviter que la situation ne dégénère. « Bakiev a tout d’un coup compris que son pays, s’il ne faisait pas preuve de sagesse, pourrait basculer dans la guerre civile », souligne notamment, sous le couvert de l’anonymat, un ancien conseiller de M. Akaïev. Mais alors que l’opposition fêtait sa victoire, obtenue malgré une mobilisation finalement assez faible de quelques milliers de personnes, d’autres revendications du mouvement Pour les réformes restent en suspens. L’opposition demande notamment que la télévision d’État KTR ne soit plus sous le strict contrôle du pouvoir et réclame aussi le limogeage immédiat de plusieurs hauts responsables, comme le procureur général. L’autre question-clé, qui rappelle les motivations des « révolutionnaires » de mars 2005, concerne les accusations de corruption et de clientélisme à l’encontre de la famille de M. Bakiev, et plus particulièrement contre son fils Maxim, accusé d’avoir pris le contrôle de nombreuses entreprises. Certains opposants veulent profiter de leur succès pour pousser leur avantage, et les débats sont en cours pour décider de la marche à suivre, notamment sur la revendication de la démission de M. Bakiev.
Une semaine de manifestations d’opposition et quelques minutes de violence ont conduit hier le président kirghiz Kourmanbek Bakiev à accepter une limitation de ses pouvoirs, mais plusieurs questions restent en suspens pour que ce pays d’Asie centrale se stabilise enfin.
M. Bakiev a signé le texte de la nouvelle Constitution, adoptée la veille par le Parlement et qui limite les...