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Actualités - CHRONOLOGIE

EN DIRECT DE PARIS Au musée Picasso, jusqu’au 8 janvier 2007, «Picasso/Berggruen, une collection particulière» La passion du collectionneur Berggruen

Le premier était un génie, boulimique de travail, créant sans arrêt et partout, sur des nappes de table en papier, des fonds de boîtes d’allumettes, avant de pouvoir étaler son talent immense sur des toiles immenses. Le second était un marchand d’art en même temps qu’un grand collectionneur. Toute sa vie, il saura s’approprier, patiemment et avec amour, des toiles de Cézanne, Seurat, Van Gogh, Matisse, Braque, Giacometti, Klee et Picasso. La passion qui le lie à ce dernier nous est offerte à voir au musée Picasso, à travers l’ensemble des œuvres de Picasso, rassemblées par le collectionneur et offertes en 2000 à la ville de Berlin. Le Musée national Picasso, qui fut autrefois l’hôtel Salé, lieu idéal pour une rencontre magique avec le peintre, a inauguré un cycle d’expositions consacrées aux «collections particulières» avec la très belle collection de Heinz Berggruen. L’exposition «Picasso/ Berggruen, une collection particulière» est présentée à Paris en même temps qu’une collection du musée Picasso, «Picasso, dessins», est exposée à Berlin, au pavillon néoclassique qui abrite depuis 1996 le musée Berggruen. Échange de bons procédés qui a pu se faire grâce à la générosité et la richesse de la collection du marchand d’art. Ces toiles de Picasso, un peu «chez elles» pour un moment, dans ce cadre exceptionnel du Marais, trouvent leur place, en toute harmonie, auprès des locataires permanents. Hommage au peintre, mais aussi hommage au collectionneur de Picasso, qui a permis aux visiteurs de découvrir plus de 150 œuvres, toutes superbement réencadrées par le collectionneur, ainsi que des documents et des objets, le tout résumant et illustrant parfaitement l’œuvre de Pablo Picasso en trois quarts de siècle. 1897-1970 Heinz Berggruen a commencé, dès les années 50, mais surtout à partir de 1960, à collectionner les toiles de Picasso, en puisant dans les collections privées d’amateurs, d’artistes et de «marchands» historiques, tels Éluard, Dora Maar, André Lefèvre, Frua di Angeli ou encore Paul Rosenberg. Des peintures, des dessins, des croquis qui comblent les murs du musée, déjà fort imprégné par la présence du peintre-génie. Le parcours, qui débute avec la Feuille d’études de 1897, une page de croquis réalisés par Picasso à l’âge de 16 ans, s’achève avec Nu assis aux bras levés, qu’il a exécuté à 91 ans, en 1972. Entre les deux, la vie du grand maître est illustrée par une centaine de tableaux qui affichent, une fois de plus, son éclatant génie, sans cesse renouvelé. L’exposition pourrait être divisée en trois grandes parties. La première, de 1906 à 1908, lorsque Picasso abandonne le maniérisme douloureux de la période bleue et rose au profit d’un cubisme aux formes solides et simplifiées. Tête de jeune homme, Deux femmes nues, Tête de femme, Nu jaune, Marin roulant une cigarette ou encore Buste de femme nue, tableau significatif, qui est une étude pour les Demoiselles d’Avignon, puisqu’il marque le début de l’influence de l’art africain sur le peintre. La seconde, qui débute en 1909, illustre sa période cubiste avec de surprenants paysages et natures mortes, telles Des maisons sur une colline, Ma jolie ou encore Bouteille, verre à absinthe éventail, pipe, clarinette sur un piano, grande toile de 1911-1912. Enfin, avec «l’époque Dora Maar», Burggruen offre aux visiteurs de sublimes œuvres, pétries de sensibilité. Dora Maar la muse, l’amante, la femme, peinte comme peu de femmes le furent, avec violence, passion, folie, humour et toujours un extraordinaire talent. Dora Maar aux ongles verts, exécutée en 1936, demeure une pièce d’anthologie, ainsi que Grand nu couché, un des chefs-d’œuvre cubistes des années de guerre. «Chaque fois, confiera Berggruen, dans J’étais mon meilleur client, souvenirs d’un marchand d’art paru en 1997 aux éditions Arche, qu’une chose me paraissait, à tort ou à raison, exceptionnelle, je faisais tout pour la garder pour moi.» Le résultat est une collection fabuleuse du non moins fabuleux Picasso, à admirer au musée Picasso jusqu’au 8 janvier 2007. Carla HENOUD
Le premier était un génie, boulimique de travail, créant sans arrêt et partout, sur des nappes de table en papier, des fonds de boîtes d’allumettes, avant de pouvoir étaler son talent immense sur des toiles immenses. Le second était un marchand d’art en même temps qu’un grand collectionneur. Toute sa vie, il saura s’approprier, patiemment et avec amour, des toiles de Cézanne,...