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Jean-Jacques Servan-Schreiber, fondateur de « L’Express », était un précurseur des technologies du futur JJSS, homme de presse engagé, s’est éteint à 82 ans

L’homme de presse et homme politique français Jean-Jacques Servan-Schreiber est mort dans la nuit de lundi à mardi à Fécamp (Seine-maritime) à l’âge de 82 ans, a annoncé sa famille à l’AFP. Atteint d’une bronchite, « JJSS » avait été admis dimanche à l’hôpital de Fécamp, alors qu’il passait le week-end dans sa demeure familiale à Veulettes-sur-Mer. Le décès du fondateur de l’hebdomadaire L’Express et auteur du best-seller Le défi américain « a été soudain », a expliqué son fils Franklin à l’AFP. Il a précisé que son père, né le 2 février 1924 à Paris, était atteint d’une « forme de dégénérescence qui affectait sa mémoire ». Jean-Jacques Servan-Schreiber devrait, selon son fils, être inhumé samedi à Veulettes-sur-Mer, où reposent déjà son père et sa mère ainsi que sa sœur Brigitte. Homme de presse, JJSS était également un homme d’action engagé en politique et un homme d’idées, précurseur des technologies du futur. « Celui qui voulait tout changer » : tel est le titre d’une biographie de ce touche-à-tout dont les amis saluaient l’inventivité et l’énergie, et dont les adversaires pointaient la versatilité. JJSS aura eu une carrière politique en zigzag : député de Nancy, président de la région Lorraine, ministre de quelques jours sous Valéry Giscard d’Estaing, qu’il avait connu à Polytechnique et dont il fut l’élève en 1943. À peine élu à Nancy en 1970, après une campagne électorale à l’américaine qui avait bousculé les habitudes françaises, JJSS était allé intrépidement défier Jacques Chaban-Delmas à Bordeaux, où il avait été sévèrement battu. JJSS avait publié en 1967 Le défi américain, où il analysait les risques d’un retard face au formidable développement technologique des États-Unis. Traduit en une quinzaine de langues, l’ouvrage sera un best-seller inattendu et durable. Il sera suivi du Défi mondial dans lequel JJSS évoquait notamment le décollage du Japon. Cet entrepreneur-né était l’héritier d’une famille influente, petit-fils d’un secrétaire du chancelier allemand Bismarck, fils d’Émile Servan-Schreiber, directeur des Échos. Il était, rappelle son fils Franklin, d’une fratrie de 5 enfants comptant Brigitte Gros, sénateur des Yvelines, décédée, l’écrivain Christiane Collange, le patron de presse Jean-Louis Servan-Schreiber, créateur notamment du magazine à succès Psychologies. JJSS était lui-même père de quatre garçons, nés de son second mariage avec Sabine de Fouquières : David, neuropsychologue qui a signé le méga-hit Guérir, Émile, Franklin, qui a travaillé au Comité international olympique, et Édouard, qui a collaboré à un livre avec Madeleine Chapsal, première épouse de son père. Cette dernière avait consacré à JJSS en 2004 un livre au titre-programme, L’homme de ma vie. Car JJSS fut aussi un séducteur, grand amour de la femme de lettres Françoise Giroud qui tentera de mettre fin à ses jours après leur rupture. C’est avec elle qu’il avait fondé en 1953 L’Express, grande affaire de sa vie. Il avait 29 ans seulement et fera de ce journal innovant le laboratoire de ses idées. Il dirigera cet hebdomadaire jusqu’en 1969 avant de devenir président (1970-1971) puis PDG du Groupe Express (1974-1977). Sous sa houlette et celle de Giroud, l’hebdomadaire – premier news-magazine français – réunira les plus grandes plumes, de Mauriac à Aaron. Partisan de Pierre Mendès-France, JJSS fut mobilisé en 1957 en Algérie – il l’a raconté dans un livre témoignage Lieutenant en Algérie – et avait d’emblée engagé son journal dans la lutte pour la décolonisation. Il était aux yeux de ses adversaires, gaullistes notamment, un « turlupin », selon le mot de Jacques Chirac. Ce dernier a toutefois salué, hier, la mémoire d’« un passionné des idées nouvelles et de l’action ». Pour ses admirateurs, ce passionné d’Amérique et de nouvelles techniques était un incomparable surdoué. Les hommages se sont multipliés hier. « C’est un homme qui a eu une sorte de vision éblouissante. C’était une star. C’était un obsédé de la modernité », a déclaré sur LCI Claude Imbert, ancien directeur de la rédaction de L’Express. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, a rendu hommage au « personnage flamboyant » alors que le maire de Paris Bertrand Delanoë exprimait sont « émotion » à l’annonce de la disparition d’un « éditorialiste avisé, journaliste souvent visionnaire ».

L’homme de presse et homme politique français Jean-Jacques Servan-Schreiber est mort dans la nuit de lundi à mardi à Fécamp (Seine-maritime) à l’âge de 82 ans, a annoncé sa famille à l’AFP. Atteint d’une bronchite, « JJSS » avait été admis dimanche à l’hôpital de Fécamp, alors qu’il passait le week-end dans sa demeure familiale à Veulettes-sur-Mer.
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