Lunettes de soleil, motos, pick-up GMC « amélioré », scénarios annotés... De rares objets personnels de Steve McQueen aux enchères à Los Angeles

Lunettes de soleil, scénario annoté et, bien sûr, des motos : plusieurs dizaines d’objets personnels de l’acteur légendaire Steve McQueen vont être dispersés aux enchères samedi à Los Angeles dans ce que ses organisateurs présentent comme la « seconde et dernière » vente du genre. McQueen, l’un des acteurs les plus populaires des années 1960 et 1970, était un grand amateur de motos et de sports mécaniques, comme en témoigne une célèbre scène de La grande évasion (1963) dans laquelle il franchissait dans les airs une clôture barbelée au guidon de sa monture. Il avait aussi tourné Le Mans en 1971. « Il vivait dans un entrepôt, où il rangeait trois avions et 40 motos », explique à l’AFP Barbara Minty-McQueen, sa troisième et dernière épouse. « Il était comme un gamin dans un magasin de bonbons ! » s’exclame celle qui avait épousé le héros de Bullitt 11 mois avant sa mort et vient de lui consacrer un livre de photos. Parmi ces deux-roues, des Harley-Davidson et des Indian américaines des années 1930 et 1940 ainsi qu’une Anglaise, une Triumph TR-5 Trophy de 1951, qui devraient s’arracher à quelque 20 000 dollars, et sans doute bien plus, note Mark Osborne, expert de la maison Bonhams qui organise cet événement dans l’enceinte du musée automobile Petersen de Los Angeles. « La vente attire un intérêt considérable, nous avons déjà reçu des enchères de dix fois le montant maximum que nous avions estimé. Certains objets vont crever le plafond », prophétise-t-il. Steve McQueen était connu pour son caractère entier et a laissé la trace d’un acteur qui brûlait la chandelle par les deux bouts. Il est mort d’un cancer du poumon à l’âge de 50 ans. Les enchérisseurs devraient aussi craquer pour sa voiture personnelle, un pick-up GMC de 1958 aux chromes éblouissants et au moteur préparé, « capable de rouler à 150 km/h sur l’autoroute. (McQueen) n’était pas du genre à rouler lentement », selon Mme Minty-McQueen. « C’était sa voiture préférée et il ne me l’a laissé conduire qu’une fois. Quand il est mort, son fils (Chad McQueen) et moi nous sommes battus pour l’avoir. Il a appelé les flics, il a fait venir une dépanneuse, mais j’ai gagné ! » raconte-t-elle. La voiture est estimée entre 40 000 et 60 000 dollars, mais pourrait elle aussi rapporter beaucoup plus, notamment grâce à sa plaque d’immatriculation originale. « MCQ 3188 » était en effet le matricule sous lequel l’adolescent turbulent qu’était le jeune McQueen avait été enregistré dans une maison de correction au début des années 1940. « Les héritiers de Steve McQueen ont vendu la majorité de ses objets en 1994. Cette vente constitue la seconde et la dernière chance pour les gens qui veulent acheter directement des pièces venant de la famille », souligne M. Osborne. Un juke-box de la célèbre marque Wurlitzer est ainsi estimé entre 3 000 et 5 000 dollars, comme un scénario de l’antépénultième film de la star, An enemy of the people, portant de multiples annotations. Émouvant aussi, le télégramme de condoléances envoyé par l’acteur lors du décès de John Wayne en 1979. Les fétichistes se jetteront sans doute sur les lunettes de soleil personnelles de la star. « Il les avait adaptées avec des lentilles bleues, et on peut les voir dans la scène d’ouverture de L’affaire Thomas Crown », film que McQueen avait tourné avec Faye Dunaway en 1968, rappelle M. Osborne. Témoin de la fascination qu’exerce toujours l’acteur, plus d’un quart de siècle après sa mort, parmi les personnes s’étant inscrites pour enchérir figurent « certaines des personnes les plus riches au monde, et des stars de cinéma actuellement au sommet de leur carrière », affirme M. Osborne, sans vouloir citer de noms.