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Actualités - ANALYSE

ANALYSE Le verdict pourrait accentuer les divisions de l’Irak

Les gouvernements irakien et américain tentaient hier de présenter la condamnation à mort de Saddam Hussein comme un pas en avant pour l’Irak, mais les experts craignaient une accentuation des tensions entre les groupes extrémistes de la majorité chiite et de la minorité sunnite. « Le pouvoir symbolique de Saddam a été renforcé par la peine de mort. Il est maintenant un martyre vivant », a commenté à l’AFP Joost Hiltermann, directeur pour le Proche-Orient du groupe de réflexion International Crisis Group. « Il a encore une certaine influence sur les insurgés sunnites. Je pense qu’une fois mort, son influence s’effacera rapidement, mais que son exécution entraînera une réaction plus forte en terme de violence », a-t-il prédit. Les chiites irakiens, majoritaires dans leur pays mais opprimés par le régime de l’ancien dictateur, ont manifesté leur joie à Bagdad. En revanche, pour de nombreux sunnites, communauté dont est issu Saddam et qu’il a largement favorisée sous son règne, l’heure était à la colère. « Les divisions vont se poursuivre. Il y aura plus de sang, plus de divisions et plus de fossés. Le Premier ministre et le gouvernement en seront responsables », a déclaré un porte-parole du juriste sunnite Saleh Mutlak. Pour retirer leurs 150 000 soldats, les États-Unis entendent mettre en place des services de sécurité irakiens solides. Mais ces derniers ne sont pas non plus exempts de divisions : la police a souvent fermé les yeux dimanche lorsque des Irakiens ont bravé le couvre-feu. Dans la ville sunnite de Samarra, des policiers se sont pour leur part joints à un groupe de 200 personnes, brandissant un portrait géant à la gloire de Saddam Hussein. « Nous espérons que cette sentence ne va pas mener à davantage de divisions entre les Irakiens. Nous espérons que cela ne se traduira pas par des problèmes de sécurité », a commenté hier un juriste kurde, Mahmoud Othman. « Les Irakiens ont souffert de graves problèmes et nous espérons que cette sentence n’en ajoutera pas d’autres », a-t-il ajouté.
Les gouvernements irakien et américain tentaient hier de présenter la condamnation à mort de Saddam Hussein comme un pas en avant pour l’Irak, mais les experts craignaient une accentuation des tensions entre les groupes extrémistes de la majorité chiite et de la minorité sunnite. « Le pouvoir symbolique de Saddam a été renforcé par la peine de mort. Il est maintenant un...