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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

« Siniora for President » Je suis une femme de 34 ans. J’ai vécu la moitié de ma vie dans mon pays natal, le Liban, et l’autre moitié dans mon pays d’adoption, le Canada. J’ai le cœur brisé en ce moment. Oui, brisé parce que dix-sept ans ont déjà passé et on dirait que rien n’a changé dans ce beau petit pays. On dirait que toutes ces années de reconstruction et de développement se sont comme effacées dernièrement, laissant place à la même brochette d’hommes qui ont fait fuir plein de Libanais comme moi, à la fin de la guerre civile. Les mêmes hommes, avec les mêmes aspirations au pouvoir, les mêmes troubles de la personnalité (notamment antisociale ou narcissique). Il y a aussi ceux qui auraient pu être corrects si seulement ils n’étaient pas fanatiques ou d’anciens criminels de guerre. Chacun est convaincu qu’il détient LA vérité (comme s’il y en avait juste une) et tous se voient plus patriotes que les autres. Certains jouent encore au gourou, tout en accusant les autres de leurs propres vices. Je m’étais éloignée pendant les dernières années de la politique interne du Liban. Durant la guerre de juillet, je me suis reconnectée aux nouvelles pour calmer mon inquiétude pour les miens et ma révolte face à l’injustice de la guerre. J’ai été particulièrement touchée par l’authenticité et par l’intelligence d’un homme qui s’appelle Fouad Siniora. Ce dernier a su faire sortir son pays de la guerre affreuse imposée au Liban et surtout aux innocents libanais par Israël (et/ou le Hezbollah, peu importe qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier). Ce qui me désole le plus en ce moment, c’est de voir Siniora attaqué par certains au lieu d’être honoré pour tout ce qu’il a fait pour le Liban, ne serait-ce que pendant la guerre. Un homme comme lui mérite de recevoir un prix pour la paix. Et tiens, pourquoi pas le poste du président de la République ?... Rima AZAR Toronto, Canada Vivre au Liban On parle d’opposition, mais opposition à quoi s’il vous plaît ? C’est nous le peuple silencieux, les mamans inquiètes pour le boulot de leurs maris, pour l’avenir de leurs enfants qui doivent s’opposer à la culture de la mort et du chaos ! On fait supporter au gouvernement une faute qu’il n’a pas commise, c’est comme un père qui tue sa fille parce qu’elle a été violée ! Et ces opposants osent parler d’État juste ? Hassan Nasrallah a le dernier le droit de parler quand il nous mène à la destruction du Liban, à la grande joie d’Israël. Et Michel Aoun, qui ne voulait pas entrer au gouvernement, se rappelle maintenant qu’il veut gouverner lui aussi. Je l’écoutais très bien dans les années 89-90 parce que j’étais aouniste, mais lui ne l’est plus aujourd’hui. Et s’il va gouverner avec la mentalité qui l’inspire dans ses interventions télévisées, en engueulant tout le monde, merci, on s’en passe ! Un peu de respect pour notre intelligence et notre fatigue après trente ans de botte syrienne. Nous voulons vivre en paix, et que celui qui a la nostalgie des armes aille en Palestine. Nous, nous voulons vivre, et au Liban ! Nanou KHAYAT Y croire Toutes les bonnes idées commencent par une pensée, une lecture, une expérience, une observation ou tout simplement à travers un vécu ! Notre vécu est loin d’être glorieux sur le plan national. Nos grands-parents, nos parents, nous-mêmes et peut-être nos enfants avons vécu ou allons vivre le même drame des guerres civiles. Comme s’il ne suffisait pas de naître dans une région instable comme la nôtre... Quand on sait que le tronc commun des guerres passées et celles à venir est d’ordre confessionnel, on comprend que le seul secours passe par une séparation entre la chose politique et les croyances religieuses. Il suffit d’y croire et là nous aurions fait le premier pas. Le deuxième pas consistera à passer à l’action. Et à ce propos, notre action sera pacifique. Nous allons plaider pour un État laïc ou au moins, dans un premier temps, non confessionnel. C’est pour éviter à mes enfants de vivre mon (notre) cauchemar que j’ai pris cette initiative avec un groupe de proches et d’amis. C’est pourquoi je fais appel à tous pour plaider cette cause. Notre site est www.alalmana.org, sur lequel on peut s’inscrire (éventuellement), s’exprimer si on le souhaite ou encore « voter » pour son choix ? Mohammad SAFA Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : courrier@lorientlejour.com
« Siniora for President »

Je suis une femme de 34 ans. J’ai vécu la moitié de ma vie dans mon pays natal, le Liban, et l’autre moitié dans mon pays d’adoption, le Canada. J’ai le cœur brisé en ce moment. Oui, brisé parce que dix-sept ans ont déjà passé et on dirait que rien n’a changé dans ce beau petit pays. On dirait que toutes ces années de reconstruction...