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Actualités - CHRONOLOGIE

CHOCOLATHÉRAPIE Les cosmétiques miam-miam

Les fabricants occidentaux ont redécouvert les vertus cosmétiques du cacao, plus de 3000 ans après les Mayas, et surtout compris son intérêt marketing pour bénéficier de la mode des «soins gourmands». «Le chocolat dans les traitements de la peau est venu à la remorque d’un phénomène qu’on a appelé les soins gourmands», explique Gabriel Jacquet, de la société Zelda Gavizon qui a déposé plusieurs brevets sur la biochimie du cacao. «Il y a eu une sorte d’effervescence au début des années 2000 qui est venue de Londres et qui consistait à mixer toutes sortes de fruits frais et à se les appliquer sur le visage.» Rares sont aujourd’hui les esthéticiennes qui se contentent de faire fondre des tablettes de chocolat pour hydrater la peau de leurs clientes, même si un institut parisien s’apprêtait à faire une démonstration de «soins au chocolat comestible» au Salon du chocolat, ce week-end à Paris. Selon M. Jacquet, l’utilisation de chocolat comestible est vivement déconseillée car il contient «des sucres industriels qui sont des anticicatrisants notoires» et de la lécithine de soja «qui est extrêmement nocive». La plupart des fabricants utilisent surtout du beurre de cacao, aux propriétés hydratantes et nourrissantes et, éventuellement, des extraits de fève de cacao. Pourtant, selon M. Jacquet, «le cacao a beaucoup plus à donner», la cabosse contenant «800 molécules complexes» dont «30 utiles pour la peau» . La coque – et non le beurre – contient des polyphénols antioxydants qui freinent le vieillissement cutané, le tanin de cacao brûle les graisses et les molécules olfactives extraites de la membrane entourant chaque fève ont «une action psychostimulante». La société Zelda Gavizon a développé une série de produits sous le label «Chocolathérapie» en considérant le cacao «comme un vrai actif cosmétique et pas comme un sujet gadget», ajoute M. Jacquet. Salomon Melki, cofondateur il y a un an de la marque «Sensation Chocolat Paris», reconnaît reproduire chimiquement la couleur et l’odeur du chocolat, avec cinq parfums (chocolat noir, au lait, orange, menthe, noisette). «Mais ce ne sont pas juste des produits parfumés au chocolat, se défend-il. On a quand même mis du beurre de cacao dans chaque produit», toujours «couplé avec d’autres actifs». «C’est une expérience multisensorielle qu’on a cherché à proposer », explique M. Melki, avec «des soins et des produits de bien-être autour de l’univers du chocolat et qui, autant que possible, puisent dans le cacao ses vertus cosmétiques. Il y a une vraie volonté d’avoir des produits gourmands, ludiques», mais «même si on joue sur les mots, ça reste de véritables produits cosmétiques». L’aspect ludique et «retour à l’enfance» du chocolat l’emporte parfois sur l’argument d’efficacité cosmétique. Vog Coiffure Beauté Paris vient ainsi de lancer dans ses salons des soins «100% chocolat» «pour se démarquer de la concurrence» avec «un produit ludique», «un soin plaisir», explique-t-on à la société. Christophe-Nicolas Biot, directeur artistique des marques du groupe Vog, a créé un cataplasme composé de «poudre de cacao à 80%» mélangée à «une crème dessert» pour favoriser l’émulsion. «Il y a un effet placebo, avec un rappel de l’enfance» accentué par la dégustation simultanée d’une tasse de chocolat chaud, admet-il. Mais le cheveu est aussi «véritablement brillant et très souple». Le chocolat noir est utilisé pour les chevelures noires et châtains, le chocolat au lait pour les cheveux châtain clair et blonds foncés. Une distinction, précise M. Biot, qui «est juste un petit côté marketing, pour jouer».
Les fabricants occidentaux ont redécouvert les vertus cosmétiques du cacao, plus de 3000 ans après les Mayas, et surtout compris son intérêt marketing pour bénéficier de la mode des «soins gourmands».
«Le chocolat dans les traitements de la peau est venu à la remorque d’un phénomène qu’on a appelé les soins gourmands», explique Gabriel Jacquet, de la société Zelda...