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Terrorisme - L’engagement en Irak et en Afghanistan suscite toujours les critiques La politique étrangère de Blair augmente la menace contre la Grande-Bretagne

La politique étrangère du Premier ministre britannique, Tony Blair, a continué hier à susciter des critiques, l’ancien chef de l’armée qualifiant « d’un peu fou » l’engagement en Afghanistan, et un rapport liant implicitement la présence militaire britannique dans ce pays et en Irak au risque terroriste. L’ancien chef d’état-major britannique (1997-2001) lord Charles Guthrie, réputé très proche du Premier ministre, s’est inquiété, dans une interview à The Observer, des exigences pesant sur des troupes utilisées à la limite de leur capacité en Afghanistan. « Quiconque pensait que cela allait être un pique-nique en Afghanistan », alors que l’armée britannique est par ailleurs engagée en Irak, « est un peu fou », a-t-il asséné, portant ainsi un nouveau coup à M. Blair. À la mi-octobre, le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Richard Dannatt, avait déjà mis en cause la politique du Premier ministre. Il avait souhaité un retrait rapide des troupes britanniques d’Irak, leur présence exacerbant selon lui les périls en matière de sécurité auxquels la Grande-Bretagne est confrontée. Il était ensuite revenu sur ces propos pour affirmer qu’elles y resteraient aussi longtemps que nécessaire. Mais quelques jours plus tard, le commandant en chef des troupes en Afghanistan, le général Ed Butler, avait regretté le temps perdu dans ce pays pendant 4 ans en raison de l’engagement en Irak. Les propos du général Guthrie ne font donc que confirmer les doutes au sein de la haute hiérarchie militaire sur la stratégie de M. Blair, alors qu’une étude attendue pour vendredi prochain doit montrer que le recrutement ne suffit pas à satisfaire les besoins en hommes. Lord Guthrie a aussi mis en doute la capacité du gouvernement à équiper convenablement les troupes en Afghanistan, comme s’y était engagé le Premier ministre. Début octobre, M. Blair avait promis de leur fournir tout le soutien « nécessaire ». « Je suis sûr qu’il pensait ce qu’il a dit », a commenté le général. « Il n’est pas malhonnête. Mais vous ne pouvez entraîner rapidement, comme par magie, des équipages de la Royal Air Force ou des soldats. Vous ne pouvez pas assembler comme par magie des hélicoptères parce qu’il n’y a pas d’hélicoptères. » Peu favorable à un retrait rapide d’Irak – parce que le « coût d’un échec serait bien plus grand qu’en Afghanistan » –, il reconnaît que les problèmes d’effectifs des forces britanniques resteront aigus dans un avenir proche. Selon un document du ministère de la Défense (MoD) cité hier dans The Independent, 40 % des effectifs en Irak (7 000 hommes) et en Afghanistan (5 000 hommes) souffrent de « problèmes sérieux ou critiques », les soldats devant multiplier les missions sans être suffisamment reposés ou même entraînés. M. Blair, qui a encore redit cette semaine sa détermination à rester en Irak aussi longtemps que nécessaire pour y éviter un « désastre », a également été implicitement critiqué par un rapport, révélé par le Sunday Telegraph, suggérant un lien entre sa politique étrangère et la menace terroriste. Ce document, rédigé par de hauts responsables de Downing Street, appelle à « une réduction significative du nombre et de l’intensité des conflits régionaux qui nourrissent l’activité terroriste, spécialement celle (présente) au Royaume-Uni ou dirigée contre lui ». Dans un monde idéal, « les musulmans ne percevraient pas le Royaume-Uni et sa politique étrangère comme hostiles », estime ce rapport, qui admet implicitement l’idée que les guerres en Irak et en Afghanistan auraient contribué à aggraver la menace terroriste. Un argument auquel M. Blair s’est à maintes reprises opposé.
La politique étrangère du Premier ministre britannique, Tony Blair, a continué hier à susciter des critiques, l’ancien chef de l’armée qualifiant « d’un peu fou » l’engagement en Afghanistan, et un rapport liant implicitement la présence militaire britannique dans ce pays et en Irak au risque terroriste.
L’ancien chef d’état-major britannique (1997-2001) lord...