Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Libanais sans réaction Je suis entièrement d’accord avec les idées contenues dans « Témoignages » (L’Orient-Le Jour du lundi 16 octobre 2006). Mais croyez-vous qu’il se trouvera au Liban une seule personne pour descendre dans la rue et hurler son dégoût et son désespoir ? Malheureusement, le Libanais est ainsi fait qu’il ne réagira jamais à toutes les avanies dont il est l’objet. Chaque fois que je parle de ce manque de réaction, chaque fois que je dis qu’il faut faire quelque chose, on me regarde comme une martienne. Apparemment, tout le monde s’en fout ! Puisque vous êtes sur le chemin de la révolte, allez faire un tour dans les supermarchés. Les prix des produits de première nécessité ont doublé, à commencer par la viande et le poulet. Sans parler des prix de l’abonnement aux générateurs de quartier, qui ont été outrageusement gonflés durant la guerre mais qui, aujourd’hui, n’ont pas baissé d’un cent, et cela sans aucune justification. Le pouvoir d’achat du Libanais moyen a diminué de 50 %, son niveau de vie aussi. Les commerçants sont d’un vampirisme insatiable. Peut-être que la révolution devrait commencer par là. Croyez-moi, les gens sont beaucoup plus touchés par leurs souffrances quotidiennes que par ces ridicules joutes verbales que plus personne ne suit. Retrouver sa dignité et son droit à vivre décemment, voilà une croisade à laquelle je participerai volontiers ! Claudia Preti KHOURY Pour une dictature éclairée Mon père a quitté le Liban pour l’Afrique après la Deuxième Guerre mondiale, en 1946. En 1964, nous étions tous au Liban, notre patrie. Nous sommes une famille de six personnes. Et guerre après guerre, externe ou interne, aucun de nous n’est resté au Liban. Aucun ne pense revenir, surtout si des dégénérés et des voyous restent armés et prennent le pays en otage. Combien de familles libanaises, toutes communautés confondues, sont comme nous ? Je me vois et je m’entends dans les gens qui vous écrivent. Le mal est fait, irrémédiable. Je pensais que la 1701 serait le début de la fin de ce cancer. La seule solution au Liban c’est un tremblement de terre qui nettoierait notre pays, un séisme politique. Le plan B serait un miracle. Le plan C serait une baguette magique. Le plan D, le mieux approprié, serait un dictateur éclairé, armé d’un grand bâton, équidistant de toutes les communautés. Mounir JILWAN La voix d’une juive amoureuse du Liban Ma voix est celle d’une juive amoureuse de ce Liban et triste de le voir abandonné par ses enfants. La plupart de mes amis sont libanais, des chrétiens, des sunnites et des chiites. Ils en ont assez. Ils y ont cru après le 14 Mars, mais ils n’y croient plus. Je veux croire que ces gens qui ont fait le 14 Mars ont le pouvoir de faire bouger la classe politique et de lui faire comprendre qu’il n’y a pas de gloire à gouverner un Liban pratiquement vidé de ses Libanais. Continuez d’interpeller, d’exaspérer et de dénoncer. Criez jusqu’à ce que ceux qui veulent gouverner se taisent et laissent ceux qui ont le devoir de gouverner faire leur travail. Criez jusqu’à ce que ceux qui ont fui entendent vos voix et reviennent. Marie RÉMY Désunis, hélas ! Je suis libanaise, malheureusement, ou heureusement, je ne sais pas, vivant à l’étranger. Le 12 juillet dernier, j’étais au Liban en train d’enregistrer mon album CD. J’avais mon billet de retour à Madrid, prévu pour le 13, à 4h00. Mon avion a pu décoller ce matin-là. Le dernier, avant la fermeture de l’aéroport de Beyrouth. Depuis deux ans déjà, je faisais des présentations du Liban dans divers endroits en Espagne. J’ai représenté le Liban dans des festivals de musique, à mon propre compte. Depuis le 13 juillet, date de mon retour à Madrid, je n’ai pas arrêté. Je continuerai. Mais hélas, les Libanais sont désunis, à l’intérieur du Liban comme à l’extérieur. C’est triste de voir la jeunesse partir à cause de la présence des mêmes personnes qui ont fait la guerre durant trois décennies. C’est triste de voir comment des gens compétents, capables, n’ont pas leur place au Liban parce qu’ils ne sont pas fils ou fille d’untel. C’est triste de voir comment les dirigeants libanais eux-mêmes vendent le Liban aux pays étrangers. Demandent-ils autorisation au peuple libanais ? A-t-il encore sa propre identité, notre Liban ? Ou doit-on suivre les autres ? Ne peut-on pas être différents ? Différents par notre différence ? Nayla
Libanais sans réaction

Je suis entièrement d’accord avec les idées contenues dans « Témoignages » (L’Orient-Le Jour du lundi 16 octobre 2006). Mais croyez-vous qu’il se trouvera au Liban une seule personne pour descendre dans la rue et hurler son dégoût et son désespoir ?
Malheureusement, le Libanais est ainsi fait qu’il ne réagira jamais à toutes les avanies...