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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉVÉNEMENT - Un spectacle en mots, musique et images, dimanche 22 octobre, à Paris Une vingtaine d’artistes pour que «Vivat (le) Liban»

Chanteurs, musiciens, poètes, cinéastes et danseurs, libanais et français, se partageront la scène parisienne ce dimanche 22 octobre et exprimeront, chacun selon son art, leur approche du Liban. Une manifestation d’envergure en musique, en danse, en mots et en images, « un événement de solidarité avec notre patrie, sans autre slogan que le Liban, dépassant tous les clivages, tout militantisme, en posant notre pays là, dans l’espace public parisien, comme un rappel d’une meurtrissure et un appel à la vigilance », précise Nabil el-Azan, metteur en scène du spectacle « Vivat Liban » dont les recettes iront à Première urgence, aide humanitaire internationale pour son action au Liban et, à travers elle, à certaines associations culturelles libanaises. Rendez-vous donc à 14h30 au Théâtre national de Chaillot. Vivat Liban est donc une manifestation organisée par un collectif d’artistes dévoués et entièrement bénévoles, et qui disent n’appartenir à aucun parti politique. «Ce qui nous unit, c’est notre attachement à un Liban démocratique et multiconfessionnel ainsi que notre conviction que chaque homme a le droit de vivre dans la dignité et le respect de son identité, que chaque pays a le droit de vivre dans la dignité et le respect de ses frontières, de sa souveraineté et de sa culture». D’emblée, le ton est donné. L’initiative est née, pendant la guerre, entre des Français connaissant le Liban et des Libanais résidant en France, sur une proposition initiale de Ressource culturelle (al-Mawred Athaquafi), fondation culturelle à vocation panarabe. «On le sait, c’était un mois de juillet très chaud, trop chaud, raconte el-Azan. J’étais à Avignon, à la Fête du théâtre, une des plus grandes fêtes du théâtre, avec un spectacle (NDRL: Quelqu’un va venir de Jon Fosse), quelque chose d’aigu et de très personnel, dont j’étais content. Et soudain l’agression israélienne sur le Liban. Rage, déprime, peur, angoisse. Le cœur n’était plus au théâtre et la tête à aucune fête. Je me rassurais de la compassion d’un grand nombre de camarades français soudain très concernés par mon pays. La compassion, cela console mais n’y fait rien. Il me fallait rentrer à Paris, voir d’autres Libanais, ce qu’ils font, ce qu’ils projettent de faire. Il me fallait agir pour ne pas pleurer. Paris, manifs et veillées dans un août absent à lui-même et nonchalant. Je pense à des actions en faveur du Liban, pour lancer un cri de détresse, pour arrêter la chaîne de la violence, pour dire stop ! Des Libanais s’activaient, parmi eux Hanane Hajj-Ali et Hanane Abboud Achcar. Je me joins à elles.» Au début, il s’agissait d’organiser une action dans l’urgence, une action de soutien en faveur du Liban. «Mais les choses n’étaient pas faciles au niveau de la logistique, et la recherche d’un lieu a duré longtemps, indique Hanane Hajj-Ali, coorganisatrice de l’événement. Par contre, le cercle d’artistes et d’intellectuels qui appuyaient l’initiative et proposaient d’y participer ne cessait de s’élargir. De ce fait, le projet en soi, défini au début sous le titre de L’Art-Résistance, n’a pas cessé d’évoluer, jusqu’au moment où toutes les conditions de sa réalisation étaient remplies: le lieu, la date, les artistes solidaires, un concept clair et surtout un comité engagé et passionné.» Voilà de quoi encourager les divers partenaires à soutenir le projet qui a finalement eu pour titre Vivat Liban et par obtenir le parrainage de l’ambassade du Liban en France, le soutien du ministère de la Culture et de la Communication et de la ville de Paris. Parmi les artistes à l’affiche: Simon Abkarian, Etel Adnan, Adonis, Roger Assaf, Rony Barrak, Muriel Bloch, Abdel Rahman el-Bacha, Black, Blanc, Beur, Dick Rivers, Dominique Blanc, Dominique Devals, Praline Gay-Para, Yasmine Hamdan, Élias Khoury, Nacer Khemir, Souad Massi, Zad Moultaka, Teatri Del Vento, Sapho, Salah Stétié, Yalda Younès et un collectif de cinéastes libanais. «Nous avons pu les réunir en mettant en œuvre la capacité typiquement libanaise de faire feu de tout bois, de contacter directement les amis, les amis des amis et les amis des amis des amis», note, mi-figue, mi-raisin, Hajj-Ali. Des chanteurs donc, des écrivains, des musiciens, des comédiens, un conteur, des danseurs et des cinéastes. «Le spectacle est sous le signe de la multiplicité, dans une quête d’unité. À l’image de notre beau pays», souligne el-Azan, dont la mise en scène tend à cette question essentielle: comment faire le lien entre la diversité, voulue évidemment, des propositions artistiques? Tout en laissant aux spectateurs le soin de découvrir ses tentatives de réponse, l’homme de scène ajoute: «Ce qui est certain, c’est qu’il s’agira d’un spectacle pluridisciplinaire où les divers participants se partageront la scène à tour de rôle, dans un rituel, une scénographie et une lumière spécifiques, chacun ayant une durée limitée et chacun faisant don de sa présence». Partage et présence: voilà deux mots-clés qui guident ses choix scéniques pour Vivat Liban. Et d’ajouter que le choix des diverses disciplines et leur juxtaposition sont étudiés pour dire la «douleur» actuelle du Liban. «Que ce soit à travers les images filmiques projetées (toutes issues de la période de la guerre sur le Liban et de celle qui la suit directement), des textes ou encore à travers quelques compositions musicales. Et pour dire aussi sa “grandeur” qu’on souhaite éternelle», conclut Nabil el-Azan qui espère que poésie et émotion seront au rendez-vous lors d’un moment festif et digne. Le choix du titre? Symbolique évidemment. «On criait vivat! aux gladiateurs romains. On crie des vivats aux artistes.» Que vive le Liban et bravo à la fois! Coordonnées Réservations en ligne sur http://vivatliban.free.fr. Il est également possible d’envoyer des dons à Première urgence www.premiere-urgence.org ou via le site http://vivatliban.free.fr Maya GHANDOUR HERT

Chanteurs, musiciens, poètes, cinéastes et danseurs, libanais et français, se partageront la scène parisienne ce dimanche 22 octobre et exprimeront, chacun selon son art, leur approche du Liban. Une manifestation d’envergure en musique, en danse, en mots et en images, « un événement de solidarité avec notre patrie, sans autre slogan que le Liban, dépassant tous les...