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Une enseignante suspendue pour avoir refusé de découvrir son visage Le débat en Grande-Bretagne s’étend au port de symboles de plusieurs religions

Le débat autour du voile islamique a pris de l’ampleur ce week-end en Grande-Bretagne après la suspension d’une enseignante qui refusait de découvrir son visage, et s’est même étendu au port de symboles d’autres religions. Jack Straw, ministre britannique chargé des Relations avec le Parlement, a volontairement jeté un pavé dans la mare la semaine dernière, en se disant personnellement favorable à ce que les musulmanes ne portent pas du tout le voile. Son intention était de susciter un débat dans la société britannique sur ce qu’il considère comme un symbole « visible de la séparation et de la différence » entre communautés musulmanes et non musulmanes, a-t-il répété ce week-end, devant la permanence de sa circonscription de Blackburn (nord-ouest de l’Angleterre). Une soixantaine de manifestants – dont plusieurs femmes portant le niqab (voile qui ne laisse apparaître que les yeux) – l’y ont accueilli, scandant « le voile est la liberté », « le voile est la libération », « le voile est un choix ». Un choix que revendique Aishah Azmi, 24 ans. Enseignante dans une école primaire de l’Église d’Angleterre de Dewsbury (nord de l’Angleterre), elle a été suspendue par avoir refusé de découvrir son visage. Elle a précisé sur plusieurs chaînes de télévision qu’elle avait simplement insisté pour porter son voile qui lui cache le visage en présence de ses collègues masculins, mais qu’elle avait accepté de le retirer face à ses élèves. « Je n’ai aucun problème avec les enfants », a-t-elle précisé sur BBC Radio. Un porte-parole du conseil de Kirklees, collectivité territoriale dont dépend Dewsbury, avait indiqué vendredi que « l’affaire (avait) été portée devant un tribunal des prud’hommes ». Selon lui, Aishah Azmi restera suspendue dans l’intervalle. Plusieurs journaux britanniques soulignaient que ce sont les enfants qui avaient demandé à l’enseignante d’ôter son voile, trouvant difficile de suivre ses leçons d’anglais sans voir le mouvement de ses lèvres. Elle a reconnu que lors de son entretien d’embauche, au cours duquel un homme a brièvement assisté, elle ne portait pas de voile. Les déclarations de M. Straw seraient toutefois à l’origine de l’agression vendredi d’un imam dans une mosquée de Glasgow (sud de l’Écosse), selon Tommy Sheridan, membre du Parlement écossais. L’imam Mohammad Shamsuddin, 53 ans, a été pris à partie verbalement par un homme (un Blanc) qui lui a ensuite asséné des coups. La polémique a pris un tour nouveau ce week-end avec le cas de Nadia Eweida. Cette Britannique, âgée de 55 ans, employée depuis sept ans par la compagnie aérienne British Airways, « a été renvoyée » chez elle car elle ne s’est pas « conformée à une requête raisonnable », lui a expliqué une responsable de la compagnie aérienne dans un courrier. Elle a refusé d’enlever ou de dissimuler un collier avec une croix en pendentif. « Je ne vais pas cacher ma foi en Jésus. British Airways permet aux musulmanes de porter un voile et aux sikhs de porter leurs turbans et d’autres signes religieux », a-t-elle avancé. « Seuls les chrétiens sont empêchés d’exprimer leur foi », a-t-elle ajouté. British Airways a précisé de son côté que les employés qui portent un uniforme peuvent porter des bijoux, y compris des symboles religieux, mais sous leurs vêtements. Le dossier faisant toujours l’objet d’une enquête, « il serait inapproprié d’en discuter les détails », a précisé la compagnie, indiquant qu’un « appel est prévu la semaine prochaine ». Reste que Mme Eweida, « poussée » à prendre un congé sans solde de trois semaines, a l’intention de poursuivre son employeur pour « discrimination religieuse ».
Le débat autour du voile islamique a pris de l’ampleur ce week-end en Grande-Bretagne après la suspension d’une enseignante qui refusait de découvrir son visage, et s’est même étendu au port de symboles d’autres religions.
Jack Straw, ministre britannique chargé des Relations avec le Parlement, a volontairement jeté un pavé dans la mare la semaine dernière, en se...