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Un million de chiites commémorent à Najaf la mort de l’imam Ali La guérilla sunnite proclame « l’État islamique d’Irak »

Une alliance sunnite de la guérilla irakienne, chapeautée par la branche locale d’el-Qaëda, a annoncé la création de « l’État islamique d’Irak », en réponse à l’adoption par le Parlement d’une loi créant un État fédéral, dans une vidéo diffusée hier par la télévision al-Jazira, alors que des dizaines de milliers de chiites commémorent sans incidents à Najaf la mort de l’imam Ali. «Le “Hilf al-Motaïyabin”(Alliance des embaumés) annonce la création et l’établissement de l’État islamique d’Irak », et invite les sunnites de ce pays à « faire allégeance à l’émir des croyants, l’honorable cheikh Abou Omar al-Baghdadi » (nom de guerre), proclame un représentant du groupe s’exprimant dans la vidéo. Ce cheikh, inconnu jusqu’ici, serait le guide du nouvel État qui, selon le représentant, a été proclamé « à Bagdad, al-Anbar, Diyala, Kirkouk, Salaheddine, Ninive et des parties des provinces de Babylone et Wasset ». La proclamation de cet État islamique intervient « après que les Kurdes se furent alliés dans l’État du Nord et que les rafidhas (terme péjoratif désignant les chiites) eurent obtenu l’adoption du fédéralisme pour le centre et le sud » de l’Irak, ajoute le représentant du groupe. Le Parlement irakien avait définitivement adopté mercredi dernier la loi créant un État fédéral. D’autre part, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a réaffirmé hier sa détermination à démanteler les milices armées, dont la prolifération inquiète la population et le commandement américain. « L’État et les milices ne peuvent pas coexister. Les armes doivent être uniquement aux mains du gouvernement », a dit M. Maliki dans une déclaration à l’occasion du premier anniversaire de l’adoption par référendum de la Constitution irakienne. Par ailleurs, le gouvernement irakien a annoncé en soirée qu’il reportait une conférence des partis politiques, prévue pour samedi prochain, qui devait œuvrer à la réconciliation nationale. Ce report intervient au moment où les violences confessionnelles ne cessent de se développer en Irak, les partis politiques sunnites ou chiites s’accusant mutuellement de soutenir, ou de ne pas combattre, ces actes. Ainsi, à Balad, des violences entre chiites et sunnites ont fait des dizaines de morts, ont indiqué hier les autorités locales. Ces violences ont commencé lorsque des membres du réseau terroriste el-Qaëda ont enlevé et exécuté, vendredi, 14 ouvriers chiites. « Après cet incident, des habitants de Balad ont enlevé 70 personnes d’un village sunnite et d’autres localités. Les corps de 40 d’entre elles ont été trouvés », a déclaré le vice-gouverneur de la province de Salaheddine, Abdallah Hussein Jabarah. Il n’y a encore aucune nouvelle des 30 personnes manquantes. « La ville entière est actuellement quadrillée par les forces de sécurité irakiennes et américaines, qui tentent de ramener le calme et de régler la crise », a encore indiqué M. Jabarah. D’autre part, les violences se sont étendues à Kirkouk, riche ville pétrolière du nord de l’Irak, où une série d’attentats-suicide à la voiture piégée ont fait quatorze morts et plus de 70 blessés. À Bagdad, deux bombes ont explosé au passage du convoi de Mme Hala Mohammad Chaker à Mustansiriyah, dans l’est de la ville. La responsable qui se trouvait dans le convoi est sortie indemne de l’attentat, mais deux de ses gardes et cinq civils ont été tués. Lors d’autres actes de violences, trois civils sont morts dans l’explosion de bombes à Bagdad, alors qu’un policier et un civil ont été abattus à Saouira et près de Kout, au sud de la capitale. De leur côté, les forces américaines ont perdu depuis vendredi six soldats, tués au combat à Bagdad et dans l’ouest de l’Irak. Dans ce contexte de violences quotidiennes, l’Irak et l’Iran ont constitué un groupe de travail pour bâtir de plus étroites relations dans les domaines de la sécurité et du renseignement, a annoncé hier le gouvernement irakien, en dépit des critiques américaines sur le rôle de l’Iran en Irak. Entre-temps, un million de chiites se sont rassemblés à Najaf (160 km au sud de Bagdad) pour commémorer la mort de Ali, leur premier imam vénéré, selon les autorités de cette ville sainte. « Les cérémonies religieuses se déroulent jusqu’à présent sans incidents et le plan de sécurité établi fonctionne sans accroc », a dit à l’AFP le vice-gouverneur de la ville, Abdel Hussein Abtane. La ville a été bouclée et les autorités ont déployé plus de 20 000 policiers pour assurer la sécurité des visiteurs du mausolée d’Ali, le plus important lieu saint de l’islam chiite. La commémoration de sa mort ainsi que de celle de son fils, Hussein, le troisième imam, dont le tombeau se trouve à Kerbala, réunit chaque année des centaines de milliers de pèlerins chiites d’Irak et de l’étranger, notamment de l’Iran voisin.
Une alliance sunnite de la guérilla irakienne, chapeautée par la branche locale d’el-Qaëda, a annoncé la création de « l’État islamique d’Irak », en réponse à l’adoption par le Parlement d’une loi créant un État fédéral, dans une vidéo diffusée hier par la télévision al-Jazira, alors que des dizaines de milliers de chiites commémorent sans incidents à...