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THÉÂTRE Robert Hirsch en «Gardien» de Harold Pinter

En pleine forme physique, Robert Hirsch fait, à 81 ans, une impressionnante rentrée sur les planches de l’Œuvre à Paris, dans Le gardien, du Britannique Harold Pinter. Après pas loin de soixante ans de théâtre dont un quart de siècle à la Comédie-Française, ce comédien conserve d’abord une présence unique en scène. Il a en outre toujours l’art de choisir un rôle qui lui convient et où sa gestuelle étudiée, ses mains qui voltigent, ses déplacements influencés par la danse qu’il pratiqua dans sa jeunesse font merveille. Le gardien (titre anglais The Caretaker) est une pièce créée en 1959 où un clochard prénommé Davies est recueilli par deux mystérieux frères, Aston et Mick, dans leur appartement croulant et encombré de vieux meubles et de journaux empilés. Le décor très présent mais sans excès de réalisme est signé Jean-Michel Adam. Les partenaires qui donnent la réplique à Robert Hirsch, avec relief également, sont Samuel Labarthe (Aston) et son cadet Cyrille Thouvenin (Mick). La mise en scène de Didier Long fait évoluer ce huis clos dans une lumière glauque appropriée et lui conserve ainsi sa part de mystère, derrière les propos échangés d’une grande banalité. Qui est ce vieillard au soir de sa vie, qui devient encombrant, mais s’accroche avec un sens aigu de la manipulation ? Qui sont ces deux frères, sont-ils de mèche ou rivaux ? Le vieil homme ne serait-il pas une sorte d’image du père resté incompréhensible à ses enfants? «Si Harold Pinter ne s’attache pas à apporter des réponses et ne se soucie pas du pourquoi des situations, commente Didier Long, c’est peut-être pour mieux révéler que l’idée que nous nous faisons des autres, de leur langage et de leurs agissements, pervertit notre clairvoyance à leur égard et obstrue notre faculté à voir vraiment ceux qui nous entourent.» Il est un fait que la nouvelle production du Gardien révèle bien l’état d’attente dans lequel sont les personnages et leur incompréhension mutuelle. Une manière qu’a Pinter, récemment couronné d’un prix Nobel de littérature, de mener à travers le théâtre des batailles obscures via un langage qui échappe à ses protagonistes, mais qui est leur seul moyen de s’affirmer.
En pleine forme physique, Robert Hirsch fait, à 81 ans, une impressionnante rentrée sur les planches de l’Œuvre à Paris, dans Le gardien, du Britannique Harold Pinter.
Après pas loin de soixante ans de théâtre dont un quart de siècle à la Comédie-Française, ce comédien conserve d’abord une présence unique en scène. Il a en outre toujours l’art de choisir un rôle...