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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Conseil des gardiens, qui filtre les candidatures, risque de rendre le scrutin « inutile » Les réformistes iraniens pourraient boycotter les élections de décembre

Des réformistes pourraient boycotter des élections à venir en Iran si l’enregistrement de leurs candidats était refusé par un organe de contrôle conservateur, a affirmé à l’AFP un ex-ministre de l’Intérieur et proche de l’ex-président réformateur Mohammad Khatami. Abdolvahed Mossavi-Lari craint que le rôle du Conseil des gardiens, qui filtre les candidatures pour l’élection de l’Assemblée des experts, rende le scrutin « inutile ». L’Assemblée, qui sera renouvelée le 15 décembre pour 8 ans, a le rôle essentiel de superviser l’activité du guide suprême iranien, actuellement l’ayatollah Ali Khamenei, et de choisir son remplaçant en cas de décès. « Si nos candidats sont écartés par le Conseil des gardiens ou s’il devient clair qu’il n’y aura pas de véritable compétition lors des élections, alors nous les boycotterons », a dit à l’AFP l’hojatoleslam Mossavi-Lari, un des responsables de l’Association des religieux combattants de M. Khatami. Le scrutin du 15 décembre, qui comprendra aussi des municipales, sera le premier à l’échelle nationale depuis l’élection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad en juin 2005. C’est la première occasion pour les réformateurs de tenter un retour sur la scène politique. Par le passé, le Conseil des gardiens a pesé sur le camp réformateur en opposant son veto à de nombreuses lois adoptées par l’ex-Parlement réformateur et, surtout, en disqualifiant plus de 3 000 candidats pour les législatives de 2004, remportées par les conservateurs. M. Mossavi-Lari dénonce le fait que le Conseil des gardiens, qui supervise les élections, et le ministère de l’Intérieur, qui les organise, appartiennent au même camp politique. « Puisqu’ils ont la même vision des choses, les réformateurs craignent que les élections à venir n’aient aucune valeur », a dit M. Mossavi-Lari. Un proche du président Mahmoud Ahmadinejad, M. Hachémi Samareh, a été nommé la semaine dernière vice-ministre de l’Intérieur, chargé de l’organisation des élections. Le Conseil des gardiens compte 12 membres, dont six sont nommés directement par le guide suprême et six autres par le Parlement à partir d’une liste présentée par le chef du pouvoir judiciaire, lui-même nommé par l’ayatollah Khamenei. Le Conseil, outre son activité de supervision et nomination du guide suprême, filtre les candidatures pour les postes électifs nationaux. Contestation du « velayat e-faqhi » M. Mossavi-Lari a relevé une contradiction dans le fait que « les membres du Conseil des gardiens ont été nommés par le guide suprême, et doivent filtrer les candidats à un organe chargé de sélectionner et de superviser le travail du même guide ». Il a aussi contesté le fait que seuls des experts en jurisprudence islamique puissent servir dans l’Assemblée des experts et suggéré que des femmes puissent en faire partie. « Il n’est mentionné nulle part dans la Constitution que seuls des experts puissent faire acte de candidature », dit-il en appelant à y intégrer des spécialistes d’autres domaines. Dans ce cadre, rappelons qu’un important religieux, l’ayatollah Kazemeini Boroujerdi, qui prône également ce principe de séparation de la religion et de la politique, a été arrêté dimanche. L’ayatollah Boroujerdi avait déclaré samedi que « la population est devenue fatiguée de la religion politique et elle veut revenir à la religion traditionnelle ». Ce commentaire revient à critiquer le fondement du régime, qui repose sur le « velayat e-faqhi », ou gouvernement du juriste, c’est-à-dire l’exercice du pouvoir ultime par l’expert en jurisprudence islamique. Le principe du velayat e-faqhi a été théorisé par l’ayatollah Rouhollah Khomeyni, fondateur de la République islamique après la révolution de 1979. En outre, M. Mossavi-Lari a aussi assuré que les élections municipales, qui se tiendront le même jour que celles de l’Assemblée des experts, pourraient voir un retour en force des réformateurs. Les précédentes, en 2002, avaient vu la victoire du camp conservateur, notamment dans la capitale Téhéran, face à la démobilisation du camp réformateur.

Des réformistes pourraient boycotter des élections à venir en Iran si l’enregistrement de leurs candidats était refusé par un organe de contrôle conservateur, a affirmé à l’AFP un ex-ministre de l’Intérieur et proche de l’ex-président réformateur Mohammad Khatami. Abdolvahed Mossavi-Lari craint que le rôle du Conseil des gardiens, qui filtre les candidatures pour...