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Irak - Saddam Hussein comparaît de nouveau devant ses juges, le procès se poursuit aujourd’hui Le frère du vice-président sunnite assassiné à Bagdad

L’ancien président irakien Saddam Hussein est revenu devant ses juges hier pour entendre des Kurdes l’accuser d’avoir détruit leurs vies et leurs familles dans des conditions impitoyables, en 1988. D’autre part, Amer al-Hachimi, frère du vice-président sunnite, a été assassiné chez lui à Bagdad. Ajourné le 26 septembre, le procès de Saddam Hussein a repris hier avec l’audition de quatre témoins kurdes. Il se poursuivra aujourd’hui. Témoignant anonymement derrière un rideau, une Kurde a décrit dans quelles circonstances sa famille a disparu lors de l’offensive de l’armée irakienne contre le Kurdistan en 1988. « Je connais le sort de ma famille : ils ont été enterrés vivants », a-t-elle dit après que le juge eut déclaré que les cartes d’identité des membres de sa famille avaient été retrouvées dans une fosse commune à Hadhar, près de Mossoul. Un agriculteur de la région de Souleimaniya, capitale d’une des provinces du Kurdistan, a déclaré qu’il avait appris que sa mère était morte à la sordide prison de Nugrat Salman, dans l’extrême sud désertique de l’Irak, où de nombreux Kurdes étaient alors conduits. « Elle a été enterrée puis déterrée par un chien noir qui se nourrissait des corps », a-t-il dit. Un autre témoin a également fait mention du chien noir, parlant du « peu de respect » accordé aux victimes kurdes. Depuis le début du procès, le 21 août, les témoins décrivent, en des termes similaires, la fuite ou la mort des habitants à la suite de l’attaque de leurs villages aux armes chimiques, la séparation des familles, l’agonie des victimes volontairement mal soignées dans les hôpitaux, les conditions dégradantes de détention dans des prisons sordides du sud de l’Irak. Un témoin a notamment décrit comment les femmes étaient conduites dans le bureau du directeur de la prison de Nugrat Salman pour y être violées. L’ancien président irakien et Hassan al-Majid, surnommé Ali le chimique pour son rôle dans les bombardements chimiques des zones civiles, sont accusés de génocide. En outre, tous les deux et cinq autres coaccusés sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre les Kurdes pour avoir ordonné et exécuté les campagnes militaires d’Anfal, en 1987-1988, qui ont fait plus de 180 000 morts au Kurdistan, selon l’accusation. Les sept accusés risquent la peine de mort s’ils sont reconnus coupables. Les avocats de la défense boycottent le procès pour protester contre la nomination d’un nouveau juge due, selon eux, à l’intervention du gouvernement. Par ailleurs, le frère du vice-président sunnite irakien Tarek al-Hachimi a été assassiné hier à Bagdad. le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’un groupe armé a fait irruption au domicile de Amer al-Hachimi, dans le nord de Bagdad, et l’a tué par balle. Un responsable du parti sunnite, le Parti islamique irakien, dont Tarek al-Hachimi est secrétaire général, a indiqué que les assaillants avaient attaqué la résidence de Amer al-Hachimi, tué un garde de sécurité et enlevé son fils. Amer al-Hachimi était conseiller militaire à la présidence de la République avec le rang de général. D’autre part, la violence endémique a fait son lot de victimes hier. Une voiture piégée a explosé, hier soir, près d’un marché populaire dans le quartier à majorité chiite de Chaab à Bagdad, faisant 9 tués et 27 blessés, selon l’AFP, et 13 morts et 46 blessés, selon Reuters. À Tall Afar (au nord de Bagdad), une autre voiture piégée a explosé contre un barrage de police, tuant un policier et en blessant 4 autres. Samedi, 14 personnes avaient été tuées dans cette ville par l’explosion d’un camion bourré d’explosifs. En outre, six policiers ont été blessés dans un attentat-suicide, également à la voiture piégée, au seul poste-frontière irako-jordanien de Treybil. L’attentat s’est produit du côté irakien de la frontière sur l’autoroute Bagdad-Amman. À Amman, le porte-parole du gouvernement jordanien, Nasser Jawdeh, a confirmé l’attaque et précisé que cinq blessés avaient été transférés dans des hôpitaux jordaniens près de la frontière. Enfin, à la suite d’un repas suspect, trois policiers sont morts et plusieurs centaines sont tombés malades dans un camp d’entraînement de la région de Kut (au sud de Bagdad), et les autorités cherchent à établir s’il s’agit d’une intoxication alimentaire accidentelle ou d’un empoisonnement délibéré.

L’ancien président irakien Saddam Hussein est revenu devant ses juges hier pour entendre des Kurdes l’accuser d’avoir détruit leurs vies et leurs familles dans des conditions impitoyables, en 1988. D’autre part, Amer al-Hachimi, frère du vice-président sunnite, a été assassiné chez lui à Bagdad.

Ajourné le 26 septembre, le procès de Saddam Hussein a repris hier avec...