Proche-Orient - Haniyeh juge « problématique » l’initiative de paix arabe Le Qatar offre sa médiation entre Abbas et le Hamas

Le chef de la diplomatie du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, a entrepris hier une médiation entre le président palestinien, Mahmoud Abbas, et les islamistes du Hamas pour tenter d’aplanir les divergences empêchant la mise en place d’un gouvernement palestinien d’union nationale. La veille, le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, avait exprimé des réserves sur l’initiative de paix arabe, la jugeant « problématique ». Cheikh Hamad est arrivé hier soir à Gaza où il devait s’entretenir avec MM. Abbas et Haniyeh, a indiqué à l’AFP un haut responsable palestinien qui a requis l’anonymat. « Il discutera de la formation d’un gouvernement d’union et tentera de rapprocher les vues des deux parties », a-t-il dit. Selon lui, cheikh Hamad, dont le pays entretient de bons rapports avec le Hamas, devait, avant de se rendre à Gaza, discuter à Damas avec le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal. Cheikh Hamad s’était déjà entretenu à Damas avec M. Mechaal la semaine dernière et lui avait soumis des « propositions » destinées à débloquer les discussions sur la mise en place d’un gouvernement d’union regroupant le Hamas et le Fateh, le parti de M. Abbas, a ajouté le responsable. Selon lui, cheikh Hamad cherche à rallier le Hamas à une formule de compromis en 6 points, prévoyant notamment le respect par le gouvernement palestinien des résolutions internationales et des accords israélo-palestiniens passés, accepter la création d’un État palestinien sur les territoires occupés en 1967 et une cessation des violences. Ces propositions reflètent les vues de M. Abbas, qui veut un gouvernement doté d’une plate-forme modérée susceptible de mettre fin au boycottage international en place depuis l’entrée en fonctions en mars du cabinet issu du Hamas. Mais le mouvement islamiste refuse jusqu’à présent qu’une telle plate-forme contienne une quelconque reconnaissance d’Israël ou des accords israélo-palestiniens passés comme l’exige la communauté internationale. De ce fait, les discussions entre le Hamas et le Fateh sont dans l’impasse. La tension s’est traduite par des heurts entre partisans des deux groupes qui ont fait une dizaine de morts. M. Haniyeh a ainsi réitéré dimanche ses réserves sur l’initiative de paix arabe à laquelle fait référence le « document d’entente nationale » censé servir de base au programme politique d’un gouvernement d’union. L’initiative est « problématique car elle comporte une reconnaissance d’Israël alors que nous avons déjà fait savoir que nous refusions une telle reconnaissance », a déclaré M. Haniyeh. Proposée par l’Arabie saoudite, cette initiative a été adoptée par la Ligue arabe lors d’un sommet à Beyrouth en 2002. Elle prévoit la normalisation des relations des pays arabes avec Israël, en échange d’un retrait israélien total des territoires arabes occupés depuis 1967 et l’établissement d’un État palestinien. Sur le terrain, un adolescent palestinien a été tué hier dans un raid israélien dans le nord de la bande de Gaza. L’armée israélienne a affirmé avoir visé « un homme venu récupérer un lanceur qui avait été utilisé samedi pour tirer des roquettes sur Sdérot », une ville du sud d’Israël. En outre, un Palestinien qui a tenté de poignarder un militaire israélien en Cisjordanie a été tué par balle, a affirmé l’armée israélienne. Des sources sécuritaires palestiniennes ont confirmé l’information, mais n’ont pas été en mesure de préciser les circonstances exactes de l’incident.