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Actualités - CHRONOLOGIE

Une course paranoïaque qui date d’un demi-siècle

La volonté de Pyongyang de se doter de l’arme nucléaire puise son origine dans la guerre de Corée (1950-1953) durant laquelle les États-Unis ont menacé à plusieurs reprises de larguer la bombe sur le pays communiste. Ainsi, dès que la guerre de Corée a pris fin, Pyongyang tient à se doter de l’arme suprême, s’estimant encerclé par les missiles stationnés par Washington en Corée du Sud et au Japon. Pour ce faire, le régime signe un accord de recherche avec Moscou dans les années 50 en vertu duquel des centaines de scientifiques ont été formés en Union soviétique. Aux alentours des années 60, débute la construction d’un complexe de recherche nucléaire à Yongbyon, au nord de Pyongyang. Des Soviétiques aident à l’assemblage d’un réacteur de recherche de deux megawatts, qui entre en opération en 1965. En 1974, la Chine, à son tour, accepte de former des scientifiques nord-coréens. Cinq ans plus tard, un deuxième réacteur est construit à Yongbyon, de cinq mégawatts cette fois. Il entrera en service en 1987 pour une capacité de production annuelle d’environ sept kilos de plutonium. À la fin des années 80, du combustible irradié est retraité pour extraire une douzaine de kilos de plutonium, assez pour deux bombes. En 1994, Pyongyang signe un traité avec les États-Unis gelant son nucléaire militaire en échange de la construction de réacteurs civils. Mais en 2002, Washington révèle que l’accord a été violé : le Nord a bien mis fin à son programme basé sur le plutonium, mais en a entamé un nouveau – secret – à base d’uranium. En 2003, l’invasion en 2003 de l’Irak, autre pays de l’« axe du mal » défini par le président américain George Bush, conforte Pyongyang dans sa certitude de « l’hostilité » des États-Unis, argument répété à l’envi pour justifier son refus, depuis l’automne 2005, de participer à de nouvelles négociations internationales. Le régime communiste est en outre persuadé que Saddam Hussein doit sa défaite au fait qu’il ne possédait par l’arme nucléaire. « La guerre en Irak est une leçon qui nous apprend qu’il est nécessaire de posséder un important pouvoir de dissuasion », déclare ainsi un porte-parole des Affaires étrangères un mois après l’attaque de l’Irak. En mai 2005, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammad el-Baradei, déclare que le Nord pourrait posséder « environ six bombes ». Selon les experts, ce développement n’aurait pas été possible sans l’aide de Abdul Qadeer Khan, père de la bombe paskistanaise, qui a reconnu avoir vendu ses connaissances à plusieurs pays, dont la Corée du Nord. C’est justement le Pakistan qui pourrait bien être le modèle de la Corée du Nord. Comme Pyongyang, Islamabad a répondu à une menace extérieure en se nucléarisant. D’abord cloué au pilori de la communauté internationale après son premier essai nucléaire en 1998, face à l’Inde, le Pakistan est aujourd’hui l’un des plus fidèles alliés des États-Unis, « guerre contre le terrorisme » oblige.
La volonté de Pyongyang de se doter de l’arme nucléaire puise son origine dans la guerre de Corée (1950-1953) durant laquelle les États-Unis ont menacé à plusieurs reprises de larguer la bombe sur le pays communiste.
Ainsi, dès que la guerre de Corée a pris fin, Pyongyang tient à se doter de l’arme suprême, s’estimant encerclé par les missiles stationnés par Washington en...