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Le Conseil de sécurité étudie un projet de résolution prévoyant l’imposition de sanctions contre la Corée du Nord « sous le chapitre VII » Le monde condamne et craint une déstabilisation globale

La communauté internationale redoute que l’essai d’une bombe atomique annoncé par la Corée du Nord ne déstabilise la planète et ne contribue à accroître la prolifération nucléaire, les regards étant désormais tournés vers l’ONU. L’annonce de l’essai nucléaire par la Corée du Nord a suscité une énorme vague de condamnations à travers le monde. Le président américain George W. Bush a condamné l’annonce de l’essai nucléaire comme une « provocation » et une « menace » pour la paix internationale, et a réclamé « une réponse immédiate » de la part du Conseil de sécurité. Il a déclaré que lors de conversations téléphoniques avec les dirigeants de Corée du Sud, de Chine, du Japon et de Russie, ses interlocuteurs et lui avaient « convenu que les actions que la Corée du Nord proclame avoir entreprises sont inacceptables et méritent une réponse immédiate de la part du Conseil de sécurité de l’ONU ». Les États-Unis ont en outre fait circuler au Conseil de sécurité un projet de résolution prévoyant l’imposition de sanctions contre la Corée du Nord « sous le chapitre VII » de la Charte des Nations unies, a annoncé l’ambassadeur américain John Bolton. Les résolutions de l’ONU ayant trait au chapitre VII donnent au Conseil de larges pouvoirs d’action, y compris militaires, pour traiter « les menaces pour la paix, les infractions à la paix ou les actes d’agression ». La Grande-Bretagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett, a elle aussi appelé à « une réponse robuste selon le chapitre VII ». Réuni en urgence à New York, le Conseil de sécurité a condamné l’essai nord-coréen, effectué au mépris de ses avertissements, et a promis une « réponse ferme et rapide », a indiqué son président actuel, l’ambassadeur du Japon Kenzo Oshima. M. Oshima a lu une déclaration exigeant que la Corée du Nord « s’abstienne d’effectuer d’autres tests » et retourne aux pourparlers à six (Chine, les deux Corées, États-Unis, Japon, Russie) sur son programme nucléaire. Le Conseil de sécurité devait ensuite se réunir au niveau des experts pour discuter du projet de résolution présenté par les États-Unis. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, s’est, pour sa part, dit « très préoccupé » par l’essai nord-coréen, qui « aggrave les tensions régionales sur la péninsule coréenne et autour, et met en danger la sécurité dans la région et au-delà ». Le futur successeur de M. Annan, Ban Ki-moon, actuellement ministre sud-coréen des Affaires étrangères, a lui aussi déploré un « acte provocateur ». Il s’agit d’une « menace grave et directe à la paix et à la stabilité dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est », a déclaré à Séoul M. Ban, peu après sa désignation formelle par le Conseil de sécurité au poste de secrétaire général de l’ONU, où il remplacera M. Annan le 1er janvier. Pour Mohammad el-Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’essai nord-coréen « représente un défi sécuritaire grave non seulement pour l’Extrême-Orient, mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale ». Les ambassadeurs des 26 pays de l’OTAN ont condamné l’essai nucléaire nord-coréen, qui fait « peser une menace extrêmement grave sur la sécurité de la région Pacifique et du monde ». En Asie, la Chine a sévèrement critiqué le régime de Pyongyang, dont elle est pourtant le principal soutien, exprimant sa « ferme opposition » à un essai mené « de manière éhontée ». La Corée du Sud a, en représailles, suspendu l’aide humanitaire qu’elle avait accordée à son voisin après les inondations meurtrières de l’été. L’essai nord-coréen est une menace pour « l’humanité entière », et le Japon « va immédiatement commencer à examiner sa réponse qui comprendra des mesures de rétorsion sévères », a par ailleurs déclaré à Séoul le nouveau Premier ministre japonais, Shinzo Abe. Préjudice énorme infligé au processus de non-prolifération Le président russe Vladimir Poutine a, quant à lui, parlé d’un « préjudice énorme infligé au processus de non-prolifération des armes de destruction massive dans le monde ». Pour la présidence finlandaise de l’Union européenne, cet essai « compromet sérieusement la stabilité régionale, et représente une menace sévère pour la paix et la sécurité internationales ». La France, par la voix du chef de sa diplomatie, Philippe Douste-Blazy, a de son côté prôné une « réponse ferme » à un « acte d’une très grande gravité pour la sécurité internationale ». Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a également déclaré attendre du Conseil de sécurité qu’il réplique « avec fermeté à la provocation nord-coréenne ». Israël a aussi qualifié de « provocation » l’essai nucléaire nord-coréen, estimant qu’il constituait « une sonnette d’alarme » pour le monde, qui risque d’être confronté à une situation similaire avec le programme nucléaire de l’Iran. Ce dernier, soupçonné par les grandes puissances de vouloir se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme civil, s’est d’ailleurs dit partisan d’un « monde sans armes nucléaires ». Pour les responsables indiens, le geste de Pyongyang « remet en cause la paix, la stabilité et la sécurité dans la péninsule coréenne et dans la région ». Le Pakistan, auteur d’un essai nucléaire en mai 1998, quelques jours après l’Inde, en a également souligné l’effet « déstabilisant ». De nombreux autres pays, comme la Suisse, l’Australie, le Canada, le Vietnam, la Slovaquie, la Roumanie, la Turquie, l’Afrique du Sud et le Brésil, ont aussi condamné l’essai nucléaire nord-coréen. À New York, l’ambassadeur de la Corée du Nord à l’ONU a toutefois estimé que son pays devrait être félicité pour son premier essai nucléaire au lieu d’être condamné par la communauté internationale.

La communauté internationale redoute que l’essai d’une bombe atomique annoncé par la Corée du Nord ne déstabilise la planète et ne contribue à accroître la prolifération nucléaire, les regards étant désormais tournés vers l’ONU.

L’annonce de l’essai nucléaire par la Corée du Nord a suscité une énorme vague de condamnations à travers le monde.
Le président...