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Selon Paris et Washington, la puissance de l’engin ne dépassait pas le kilotonne d’équivalent en dynamite Pyongyang fait exploser sa première bombe atomique et salue un « événement historique »

Défiant les mises en garde internationales, la Corée du Nord a fait exploser hier sa première bombe atomique. Le régime communiste avait averti dès le 3 octobre qu’il procéderait à un essai nucléaire si les conditions de sécurité étaient réunies. Pyongyang avait alors invoqué « la menace extrême des États-Unis de déclencher une guerre nucléaire » ainsi que les sanctions imposées par le Trésor américain contre des entités nord-coréennes accusées de blanchiment d’argent. « L’équipe des chercheurs scientifiques de la RDPC (République démocratique populaire de Corée) a effectué avec succès et en toute sécurité un essai nucléaire souterrain », a indiqué hier l’agence officielle nord-coréenne KCNA. « Il a été confirmé qu’aucun danger, tel que des émissions radioactives, ne résultait de l’essai nucléaire », a ajouté l’agence. Des experts sud-coréens ont indiqué n’avoir observé aucune radioactivité anormale. Le régime stalinien estime que l’essai « marque un événement historique car il encourage vivement (...) l’Armée populaire coréenne et le peuple qui souhaitaient disposer d’une capacité de défense puissante et indépendante ». L’essai « contribuera à défendre la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans la région », a assuré KCNA. Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a estimé que la bombe nord-coréenne avait une puissance de « 5 à 15 kilotonnes » (5 000 à 15 000 tonnes) d’équivalent en dynamite. Le renseignement américain a, pour sa part détecté une explosion d’une puissance de moins d’un kilotonne, alors que Paris avançait une puissance « de l’ordre d’un demi-kilotonne ». À titre de comparaison, la bombe atomique, qui avait détruit Hiroshima en 1945, était comparable à 12 500 tonnes de TNT. Selon les scientifiques, qui se basent sur l’ampleur de la secousse sismique, le test nord-coréen serait relativement petit. Gary Gibson, un sismologue au centre de recherche sismologique australien, soulignait ainsi que la puissance de la bombe devrait se situer aux alentours d’un kilotonne, ce qui pourrait indiquer, selon les scientifiques indiens spécialisés dans le nucléaire, que Pyongyang travaille sur de petits engins. Les services de renseignements sud-coréens croient que l’essai a été mené dans un tunnel horizontal creusé dans une colline de 360 mètres de haut dans la région de Hwadaeri, près de la ville de Kilju, dans la province de Hamgyong, à environ 300 km au nord-est de la capitale Pyongyang. Le Centre de recherche de Daejeon a précisé qu’une activité sismique artificielle avait été détectée à 10h36 du matin (01h36 GMT), à environ 15,4 kilomètres au nord-ouest de Hwadaeri, dans la province de Hamgyong. « La particularité de ces ondes sismiques indique qu’il s’agissait d’une explosion artificielle, et non d’un tremblement de terre », a expliqué un responsable du centre aux journalistes. Un second essai en préparation ? Selon l’agence sud-coréenne Yonhap citant les services de renseignements, des activités anormales ont été observées dans une région accidentée de Corée du Nord, laissant penser qu’un deuxième essai pourrait être en préparation. La Corée du Nord disposerait de 30 ou 40 kilos de plutonium, assez pour fabriquer sept bombes atomiques, a déclaré le responsable des services de renseignements sud-coréens. La Corée du Nord s’était déjà déclarée en février 2005 la huitième puissance nucléaire mondiale, après les États-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, la Chine, l’Inde et le Pakistan. Mais Pyongyang n’avait jamais confirmé ce statut par un essai nucléaire. Hier, le régime stalinien a mis à exécution sa menace en dépit des multiples mises en garde lancées dans le monde entier. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté le 6 octobre une déclaration non contraignante exigeant de la Corée du Nord qu’elle retourne aux pourparlers multipartites sur son programme nucléaire et renonce à effectuer un essai. Un appel resté vain.
Défiant les mises en garde internationales, la Corée du Nord a fait exploser hier sa première bombe atomique. Le régime communiste avait averti dès le 3 octobre qu’il procéderait à un essai nucléaire si les conditions de sécurité étaient réunies. Pyongyang avait alors invoqué « la menace extrême des États-Unis de déclencher une guerre nucléaire » ainsi que les sanctions...