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Pékin et Tokyo font un pas vers la réconciliation, mais les contentieux restent nombreux Front commun sino-japonais face à la menace nucléaire nord-coréenne

La Chine et le Japon ont fait front commun, hier lors d’un sommet historique à Pékin, face à la menace de la Corée du Nord de procéder à un essai nucléaire, même si ce test ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année, selon des experts russes. Parallèlement, Pékin et Tokyo ont fait un pas vers la réconciliation, mais les contentieux restent toutefois nombreux entre les deux capitales. «Les deux parties expriment leur profonde inquiétude à propos de la situation récente dans la péninsule coréenne, y compris sur la question des essais nucléaires », ont indiqué les deux gouvernements à l’occasion de la visite en Chine du Premier ministre japonais, Shinzo Abe. « Les deux parties ont confirmé qu’elles allaient travailler ensemble pour encourager le processus des pourparlers multilatéraux (...) afin d’obtenir une pénsinsule coréenne dénucléarisée, ainsi que la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est », stipule un communiqué. Cette déclaration commune a été diffusée après une rencontre exceptionnelle entre M. Abe et le président Hu Jintao, ainsi que le Premier ministre Wen Jiabao. « Que la Chine et le Japon soient arrivés lors d’un sommet à dire qu’ils n’accepteraient jamais un essai nucléaire de la Corée du Nord, c’est un message très fort adressé à la Corée du Nord », s’est félicité M. Abe. « Je pense que la Corée du Nord surveillait de près ce sommet », a-t-il ajouté. L’unité, même si elle n’est peut-être que de façade, semble très loin des divergences de fond qui séparent Tokyo et Pékin sur la question nord-coréenne. Tandis que le Japon appelle à des sanctions « sévères » si le Nord procède à un test, la Chine, elle, appelle régulièrement à la « retenue ». Après Pékin, M. Abe doit tenir un autre sommet historique, aujourd’hui en Corée du Sud. Séoul, engagé dans une politique de rapprochement avec le Nord, prône aussi la retenue, même si elle a déjà dit qu’un essai nord-coréen serait « intolérable ». Le sommet de Pékin est intervenu au moment où des experts russes ont souligné que la bombe atomique que le Nord a promis de tester pourrait faire jusqu’à 200 000 morts si elle était larguée sur une grande ville comme Séoul ou Tokyo. L’arme a la même puissance que la bombe atomique larguée par les Américains sur la ville japonaise de Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pesant 4 tonnes, elle est cependant trop grosse pour être montée sur les missiles actuellement mis au point par la Corée du Nord, ont indiqué des experts militaires russes à Pyongyang, cités par le Sunday Telegraph britannique. Ces derniers estiment cependant que Pyongyang ne devrait pas procéder à un essai nucléaire avant la fin de l’année afin de laisser le temps aux États-Unis de lever leurs sanctions financières. De plus, l’essai pourrait être abandonné si Washington acceptait de tenir des discussions bilatérales, selon un élu sud-coréen cité par l’agence Yonhap. En outre, samedi, Pyongyang a une nouvelle fois appelé au retrait des militaires américains de Corée du Sud, tout en avertissant du danger croissant, selon lui, de « guerre nucléaire » dans la péninsule. Sur le plan des relations bilatérales, la Chine et le Japon ont fait un pas hier vers la réconciliation, mais les contentieux entre les deux pays restent toutefois nombreux. « Cette visite représente un tournant positif dans notre relation », a dit le président Hu, qui avait délaissé pendant 80 minutes un plénum du Parti communiste chinois pour recevoir M. Abe, un geste qui n’est pas passé inaperçu. Les deux géants d’Asie ont affirmé leur désir de tourner une page qui a vu leurs relations s’envenimer. « Les deux parties ont décidé d’améliorer leurs relations en regardant l’histoire en face, en regardant vers l’avenir et en abordant de manière appropriée les problèmes qui pourraient affecter les relations entre les deux pays », selon le communiqué publié hier, précisant que les responsables chinois ont « accepté le principe » d’une invitation à se rendre au Japon. Le Japon n’oubliera jamais les « énormes dégâts et souffrances » qu’il a causés en Asie, a déclaré de son côté M. Abe, faisant allusion à la Seconde Guerre mondiale. « C’est une chose à laquelle nous (Japonais) avons profondément réfléchi ces 60 dernières années », a-t-il assuré. Concernant le litige sur le sanctuaire du Yasukuni, haut lieu du nationalisme nippon, M. Abe, qui s’est réfusé à dire explicitement s’il se rendrait dans ce lieu controversé, a assuré que ses hôtes chinois avaient compris son point de vue. Mais la défiance entre les deux voisins a des racines bien plus profondes que les désaccords historiques : dispute pour le leadership régional, rivalités géopolitiques, course aux ressources énergétiques, question taïwanaise, etc.
La Chine et le Japon ont fait front commun, hier lors d’un sommet historique à Pékin, face à la menace de la Corée du Nord de procéder à un essai nucléaire, même si ce test ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année, selon des experts russes. Parallèlement, Pékin et Tokyo ont fait un pas vers la réconciliation, mais les contentieux restent toutefois nombreux...