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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Géorgiens votent, en plein embargo russe Municipales en forme de test électoral pour Saakachvili

Les Géorgiens, en plein embargo économique russe, étaient conviés aux urnes hier lors de municipales qui constituent le premier grand test électoral pour le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, aux prises avec Moscou. Le président géorgien pro-occidental, fervent partisan d’une entrée de son pays dans l’UE et l’OTAN, est confronté pour la première fois au verdict des urnes depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2004, au lendemain de la révolution de la rose. L’enjeu porte avant tout sur le taux de participation et l’écart qui séparera le parti présidentiel (Mouvement national), favori des sondages, et l’opposition. Le mode de scrutin, en grande partie majoritaire, sera largement favorable à la formation arrivée en tête. La ville de Tbilissi, dirigée par un proche du président, Guiorgui Ougoulava, qui paraît bien placé pour être réélu, rassemble à elle seule le tiers de l’électorat. Les premiers résultats partiels provisoires étaient attendus tard hier dans la nuit. Dans les rues de la capitale, l’effervescence règne et dans les transports en commun, gratuits pour la journée, on discute volontiers de l’unique sujet du jour : les élections. Les habitants semblent avoir retrouvé leur optimisme et suivi le mot d’ordre de leur président, qui a appelé tous les Géorgiens à être « actifs » au cours de cette journée électorale et s’est félicité que les sanctions de la Russie « n’aient pas réussi à perturber notre agenda ». Au même moment, la Géorgie, ex-république soviétique de 4 millions d’habitants, entamait sa troisième journée d’embargo, coupée de son grand voisin et premier partenaire commercial, la Russie ayant interrompu toutes les liaisons maritimes, terrestres et aériennes entre les deux pays. Bien décidée à augmenter la pression, la Russie a indiqué hier qu’elle envisageait de limiter l’immigration des Géorgiens, déjà la cible de multiples contrôles depuis deux jours à Moscou et qui semblent plus faire les frais de la crise que leurs concitoyens en Géorgie. La Russie étudie aussi un renforcement des contrôles bancaires, au-delà du gel déjà décrété des mandats postaux, qui pourrait inclure un blocage des virements bancaires vers la Géorgie. La mesure porterait lourdement à conséquence, de nombreuses familles vivant sur l’argent envoyé par leurs proches de Russie (350 millions de dollars en 2005). En agissant ainsi, Moscou attend de Tbilissi qu’il mette un terme à sa politique antirusse. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, « l’arrêt d’une telle politique résoudrait tous les problèmes » entre les deux pays. Toutefois, selon Alexandre Iakovenko, vice-ministre russe des Affaires étrangères, la Russie exclut une « solution militaire » à la crise. « Nous ne voulons pas que des pays tiers envoient des messages erronés au régime du (président géorgien Mikhaïl) Saakachvili et le soutiennent politiquement », a-t-il dit en allusion aux États-Unis et à l’OTAN. En attendant, les Géorgiens rusent, limitant leurs déplacements vers la Russie ou reliant les deux pays via l’Arménie et l’Ukraine. Parallèlement, le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a souhaité une « désescalade de la tension » entre la Russie et la Géorgie en appelant hier les deux pays à faire preuve de modération. En outre, les présidents d’Ukraine, de Pologne et de Lituanie ont exprimé leur « inquiétude » à propos de la crise et ont appelé à une solution diplomatique pour résoudre le conflit, dans une lettre ouverte parue hier.
Les Géorgiens, en plein embargo économique russe, étaient conviés aux urnes hier lors de municipales qui constituent le premier grand test électoral pour le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, aux prises avec Moscou.
Le président géorgien pro-occidental, fervent partisan d’une entrée de son pays dans l’UE et l’OTAN, est confronté pour la première fois au verdict...