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Actualités - CHRONOLOGIE

La « Bosta » embarque les spectateurs à la découverte de leur âme

Seul réalisateur libanais à avoir pu faire le déplacement à Genève, Philippe Aractingi a arrêté sa «Bosta» devant un public genevois non seulement séduit par le rythme et la légèreté de l’équipage, mais aussi touché par la dimension des personnages, leur humanité. «C’est un film sur la reconstruction des âmes», dira Philippe Aractingi au moment de le livrer aux spectateurs. Deux heures plus tard, rassuré par les rires, les yeux brillants et les applaudissements, il rappellera que Bosta répondait à «un besoin et qu’il avait déjà séduit quelque 140000 Libanais, mieux que King Kong!» Véritable thérapie, Bosta prône le dialogue entre hommes et femmes, entre religions, entre générations, loin des non-dits et des différences affichées. Un monologue avec des valeurs et des principes hérités de la tradition afin de lever les barrières. Une démarche aussi opportune qu’universelle, qui a globalement touché le public genevois. Rencontre… – Quel accueil avez-vous rencontré jusqu’à présent? – Un franc succès partout où Bosta est passé. Il y a clairement une ouverture qui se fait à Bosta, qui sort de ce qui se fait d’habitude sur le Liban. Nous sommes joyeux. Pourquoi devrions-nous parler de mort? Le film parle de la guerre, mais en termes de reconstruction. De dialogue. – Bosta s’est arrêté dans une quarantaine de festivals et a remporté plusieurs prix: peut-il aller jusqu’aux Oscars? – Le film a eu la légitimité du public avec 140000 entrées. Il donne une image unie et parle de réconciliation, de valeurs communes. J’ai voulu transformer la plaie de la «bosta» de 1975 en «bosta» de gaieté et de bonheur, en passant par la «dabké» et par notre folklore avec, pour différence, de leur donner un rythme plus moderne, sans leur faire perdre leur essence. Et cela va jusqu’au désir de nettoyer la plaie. C’est pour cela que le Liban, représenté par un comité de cinéastes et de professionnels du métier, présente ce film aux Oscars. Mais, pour cela, il faut des moyens. – Comment êtes-vous arrivé à faire un film musical? – J’avais un désir très fort de faire une histoire légère. Il y avait au Liban une envie de faire autre chose, une envie qui a trouvé écho en moi. Pendant quatre ans, je sortais les saletés que j’avais vues comme journaliste de guerre et j’ai commencé à danser dessus naturellement. Je me suis rendu compte que, pour être léger, il fallait laisser cette souffrance entre parenthèses, mais la rendre musicale. Je voulais danser ma peine, transformer la souffrance en gaieté. C’est un processus alchimique. Bosta n’est pas un film facile. C’est difficile de faire rire avec la guerre en arrière-plan.
Seul réalisateur libanais à avoir pu faire le déplacement à Genève, Philippe Aractingi a arrêté sa «Bosta» devant un public genevois non seulement séduit par le rythme et la légèreté de l’équipage, mais aussi touché par la dimension des personnages, leur humanité. «C’est un film sur la reconstruction des âmes», dira Philippe Aractingi au moment de le livrer aux spectateurs....