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Actualités - CHRONOLOGIE

ANALYSE La santé de la Bourse américaine pourrait prendre le relais de l’immobilier

L’immobilier se dégonfle aux États-Unis, mais la santé insolente de la Bourse et la hausse des salaires pourraient, selon certains analystes, prendre le relais pour soutenir la consommation. Pour la première fois depuis des années, les prix des ventes de logements mesurés sur un an ont reculé en août : -1,7 % pour l’ancien et -1,3 % pour le neuf. Les analystes jugent dans leur ensemble que ce n’est sans doute qu’un début. « Nous aurons encore de trois à six mois de baisse avant de toucher le plus bas », prédit l’économiste indépendant Joel Naroff. De l’avis général, il faudra attendre la fin 2007 pour voir le marché repartir, et à un rythme sans doute bien plus modéré que pendant l’euphorie de ces cinq dernières années. De plus « l’état d’esprit va devenir de plus en plus négatif pendant un moment. Cela pose des risques non seulement pour les prix, mais aussi pour l’ensemble des perspectives économiques », selon Peter Hooper, de Deutsche Bank. L’idée est que si les logements cessent de s’apprécier, les ménages ne pourront plus demander de nouveaux prêts hypothécaires adossés sur la valeur de leur maison, ce qui ralentira la consommation, premier moteur de la croissance. Certains analystes, pourtant, prennent ce point de vue à contre-pied. « Je ne pense pas que le refinancement hypothécaire ait été la principale raison à la vigueur de la consommation. Cela a surtout été un outil de financement – facile et moins coûteux que les cartes de crédit », estime Mike Moran de Daiwa Securities. « Ce qui a gardé les consommateurs actifs a été la hausse du patrimoine net, les créations d’emplois, la baisse des taux d’emprunt... tant que les fondamentaux resteront positifs les consommateurs dépenseront », selon lui. Ces analystes font valoir la bonne santé des entreprises, qui affichent des profits record et ont reconstitué leur solvabilité. « L’immobilier est une source de faiblesse, mais les autres secteurs continuent d’aller assez bien », souligne Nariman Behravesh de Global Insight, qui rappelle qu’ « il n’y a jamais eu de récession provoquée par l’immobilier » aux États-Unis. La santé insolente de la Bourse, qui a dépassé en séance cette semaine son record de clôture avant de reculer un peu, rassure aussi ces économistes. « Il ne fait aucun doute que le secteur immobilier a aidé la consommation, mais ce qui s’est passé sur la Bourse est aussi dynamique, sinon plus », note Jim Glassman de JP Morgan Chase. Wall Street avait perdu la moitié de sa valeur à l’automne 2002 mais, à la grande surprise des analystes, elle a repris tout le terrain perdu depuis l’éclatement de la bulle Internet. Évidemment, tous n’en profitent pas, alors que 90 % des actions sont détenues par 10 % des investisseurs. Mais l’actionnariat populaire progresse et les détenteurs de portefeuilles boursiers sont les plus à même de faire tourner la consommation, note Gina Martin de Wachovia. « Depuis la fin 2002, les avoirs financiers ont compté pour 70 % de la hausse du patrimoine net », souligne-t-elle. L’analyste ajoute que « la hausse des salaires représente un autre matelas pour la consommation à court terme ». Les revenus ont progressé de 7,2 % (sur un an) en juillet, surtout en raison de la hausse des salaires. Et même si l’inflation a rendu la progression moins spectaculaire, l’assagissement des cours de l’énergie devrait permettre aux revenus de renouer avec une croissance continue. « Le ralentissement de l’immobilier et la hausse des taux d’intérêt vont sans doute continuer à peser sur les ventes, mais la hausse des salaires devrait tempérer cette modération. Et si les salaires venaient à augmenter plus vite que prévu, il y a des chances que les consommateurs excèdent nos attentes », prédit Mme Martin.
L’immobilier se dégonfle aux États-Unis, mais la santé insolente de la Bourse et la hausse des salaires pourraient, selon certains analystes, prendre le relais pour soutenir la consommation.
Pour la première fois depuis des années, les prix des ventes de logements mesurés sur un an ont reculé en août : -1,7 % pour l’ancien et -1,3 % pour le neuf.
Les analystes jugent dans...