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Une rentrée hypothéquée par la présence de bombes à sous-munitions

Présente dans les régions sinistrées dès le début du conflit, l’Unicef suit de près la rentrée scolaire du secteur public. Une rentrée qui, en dépit des efforts déployés sur le terrain par les autorités, par les pays donateurs et par les ONG, suscite d’importantes inquiétudes, notent Lara Ali-Ahmad, chargée de programmes à l’Unicef, et Abir Abou Zaki el-Hassanieh, assistante de programmes. Vu l’ampleur des destructions, des solutions de rechange sont envisagées pour permettre aux élèves d’effectuer normalement leur rentrée. Certes, au niveau des communes, des municipalités, des villages, les choses se mettent en place, en coordination avec le ministère de l’Éducation, et il sera souvent possible de regrouper les élèves de plusieurs écoles au sein d’un même établissement. Car les écoles du Sud sont constituées de vastes bâtiments pouvant englober un important nombre d’élèves et qui, avant la guerre, ne fonctionnaient pas au maximum de leurs capacités, expliquent-elles. «Mais cette solution n’est pas toujours bienvenue, notamment de la part des directeurs d’établissement et du corps enseignant, inquiets de perdre leur emploi», constatent-elles. «Pas plus que la solution des écoles préfabriquées, mal accueillie par les habitants.» Le problème majeur de cette rentrée scolaire reste cependant «la présence de bombes à sous-munitions (BASM), qui hypothèque, d’une part, le retour des habitants dans leurs villages et, d’autre part, la reconstruction», estiment Mmes Ali-Ahmad et Abou Zaki. Mais le déminage nécessite des fonds de même qu’une décision politique. Or seule l’accélération du déminage peut permettre la reconstruction des maisons et des écoles. «C’est alors que les habitants rentreront chez eux», explique Mme Ali-Ahmad, précisant que c’est autour de l’école que se construit la vie d’un village. Pour faire face à la situation, l’Unicef assiste aujourd’hui les élèves de l’école publique. Elle assure aux 350000 élèves cartables et fournitures et met à la disposition des établissements et des enseignants des conseillers éducatifs. «Nous entamons une campagne de formation spéciale des éducateurs pour qu’ils apprennent à traiter avec les enfants souffrant de nervosité, d’anxiété et d’échec scolaire, au moyen du jeu, du dessin ou de contes», précise Abir Abou Zaki. L’action de l’Unicef ne se limite pas aux établissements éducatifs, mais elle a notamment mis en place une campagne d’action avec les nombreuses ONG travaillant au Sud, pour organiser des activités ludiques et de loisirs à l’intention des enfants. Elle s’occupe également d’assurer l’eau potable aux habitants de la région. L’opération «Back to School» permettra indiscutablement aux enfants du Liban de retourner à l’école. Elle permettra aussi de mettre en exergue certains problèmes de taille, notamment la nécessité d’améliorer l’école publique afin de réduire le fossé qui la sépare de l’école privée, de même que le problème du décrochage scolaire. Des problèmes dont l’Unicef a fait son cheval de bataille, notamment avec le programme «Adopt-a-School», (adopter une école) dont bénéficient aujourd’hui 23 écoles publiques et qui est plus que jamais d’actualité.
Présente dans les régions sinistrées dès le début du conflit, l’Unicef suit de près la rentrée scolaire du secteur public. Une rentrée qui, en dépit des efforts déployés sur le terrain par les autorités, par les pays donateurs et par les ONG, suscite d’importantes inquiétudes, notent Lara Ali-Ahmad, chargée de programmes à l’Unicef, et Abir Abou Zaki el-Hassanieh,...