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Actualités - CHRONOLOGIE

À Marouahine, face-à-face entre chars israéliens et de la Finul

Quatre chars Leclerc de l’ONU alignés sur une petite route et, à 50 mètres, deux chars Merkava israéliens postés de part et d’autre. Pendant 20 minutes, près de Marouahine, village encore occupé par Israël, six blindés lourds se sont fait face, rapporte Sylvie Groult de l’AFP. C’est ici que, depuis deux jours, l’armée israélienne installe en milieu de journée un barrage qui arrête les véhicules, fait ouvrir les coffres et contrôle l’identité des passagers, sur une route qui longe la ligne bleue. Beyrouth a protesté, dénonçant une nouvelle violation de l’accord de cessez-le-feu. Hier donc vers 14h20, le scénario habituel a pris une nouvelle tournure devant un groupe de journalistes et de photographes. Alors que deux tanks israéliens font mouvement à environ 500 m du village, l’un descendant d’une colline et l’autre montant de la frontière, une patrouille de quatre chars Leclerc du bataillon français de la Finul apparaît sur la route. Ils s’approchent, puis s’immobilisent, canons pointés droit devant. Quelques soldats israéliens qui accompagnent les Merkava se mettent en position sur un petit carrefour, à une cinquantaine de mètres des chars Leclerc. Le dialogue est bref. « Que faites-vous ici ? » demande un militaire français descendu d’un blindé. Pas de réponse. Entre-temps, des observateurs de l’Onust arrivent. L’un d’eux assure que la patrouille française de la Finul est arrivée là « par hasard ». Ils engagent la conversation avec les Israéliens. « Depuis trois jours vous êtes ici. Pourquoi ? » demandent-ils. Un soldat israélien se plaint des visites répétées des journalistes en direction de leur position fixe sur une colline qui domine la route. « Ils viennent nous voir tous les jours. Nous avons peur qu’ils donnent les photos au Hezbollah », dit-il. La carte d’identité d’un photographe libanais de l’AFP a été confisquée pendant une heure. Un Casque bleu français explique qu’il s’agit de la deuxième journée de patrouille pour les chars Leclerc de la Finul. « Nous avons été avertis hier soir, ajoute le soldat, que nous partions en patrouille dans ce secteur. » Déjà le matin, la colonne française avait fait un premier arrêt à Marouahine. Il souligne que la mission de la Finul se limite pour le moment à un rôle d’observation : « Il s’agit d’une prise de contact, nous sommes là pour observer. Nous repérons tous les points situés en hauteur pour savoir comment positionner nos chars en cas de problème. » Sur les moyens dont disposeraient les Casques bleus dans une telle éventualité, il reste vague. « Nous avons le droit de nous défendre si on nous tire dessus. » Mais sur les moyens de convaincre les Israéliens de quitter le secteur, pas de réponse. « Un jour peut-être nous réussirons à les faire partir. » Les observateurs de l’Onust soulignent que le secteur de Marouahine est toujours sous contrôle israélien, aveu implicite que les moyens d’action de l’ONU sont plus que limités en pareille situation. L’État hébreu contrôle encore dix positions au Liban-Sud et refuse de les quitter, réclamant des garanties sur le désarmement du Hezbollah, toujours présent, partout, mais sans armes. Le face-à-face hier a duré une vingtaine de minutes. Il s’agit probablement du premier incident de cette nature depuis l’arrivée des Casques bleus de la nouvelle mission de paix de l’ONU. Les Leclerc ont fait demi-tour et, plus tard, les chars israéliens sont retournés vers leurs positions. Sans avoir installé de barrage.
Quatre chars Leclerc de l’ONU alignés sur une petite route et, à 50 mètres, deux chars Merkava israéliens postés de part et d’autre. Pendant 20 minutes, près de Marouahine, village encore occupé par Israël, six blindés lourds se sont fait face, rapporte Sylvie Groult de l’AFP.
C’est ici que, depuis deux jours, l’armée israélienne installe en milieu de journée un barrage qui...