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Archéologie - Une famille australienne d’origine égyptienne se lance dans l’aventure À la recherche des mines d’or des pharaons

Marchant sur les pas de ses illustres ancêtres, Joseph al-Raghy explore le désert de l’est égyptien dans l’espoir de faire revivre les mines d’or qui ont symbolisé la gloire des pharaons. Depuis presque une décennie, cet Australien d’origine égyptienne supervise le travail d’exploration de sa compagnie, Centamin, qui a implanté ses foreuses sur les flancs ocre de la montagne Soukari. « Nous avons déjà des ressources prouvées de 6,7 millions d’onces d’or, qui valent au cours actuel environ quatre milliards de dollars. Et cela n’est que la moitié d’une colline de notre concession », explique-t-il avec fierté. L’aventure de la famille Raghy dans ce désert commence dans les années 1990, lorsque le père, Sami, est inspiré par un vieux papyrus exposé dans un musée de Turin. Le document, qui remonte à 1200 avant J.-C., serait la carte géologique la plus vieille du monde. Il indique l’emplacement de mines pharaoniques dans le désert aride, coincé entre le Nil à l’ouest et la mer Rouge à l’est. Selon Joseph, les pharaons en avaient retiré 55 millions d’onces d’or, une quantité considérable, même selon les critères modernes d’exploitation. Sami, qui avait déjà exploité des mines d’or en Australie, obtient la concession et installe Centamin dans cette région, proche de son village d’origine. « C’est amusant que la famille soit revenue chercher de l’or ici après s’être dispersée aux quatre coins du monde. C’est un retour aux sources », note Esmat al-Raghy, l’oncle de Joseph et le chef de projet de la compagnie. « Notre mine va changer la face de cette région », s’enthousiasme cet ancien général de la défense aérienne. Même si une autre compagnie australienne, Gippsland Limited, explore le désert égyptien, les géants du secteur de l’or restent absents pour l’instant. « L’obstacle principal, ce sont les lois sur les mines dans ce pays. Nous explorons depuis des années et nous avons dépensé 30 millions de dollars sans enregistrer aucune recette », explique Joseph al-Raghy. « Peu de compagnies sont prêtes à prendre de tels risques », dit-il. Conformément aux lois en vigueur, qui remontent à l’époque du président Gamal Abdel Nasser (1956-1970), la moitié des recettes de Centamin, si la compagnie venait à traiter et vendre l’or, reviendraient à l’État. Pour remédier à cette situation, l’Égypte et une filiale de la Banque mondiale, International Finance Corporation (IFC), doivent lancer en octobre un projet d’amendement législatif pour passer au système des redevances, affirme Frank Sader, un responsable d’IFC. « Puis nous organiserons une conférence pour inviter les investisseurs à venir en Égypte afin de lancer l’industrie », indique-t-il. Pour profiter du changement prévu, Centamin prévoit de construire une usine de traitement de 200 millions USD l’année prochaine afin de commencer à produire de l’or début 2008. « Une nouvelle loi sur les mines ouvrira les vannes et les compagnies se battront pour venir ici », prédit Joseph al-Raghy. Centamin, solidement ancrée dans le désert, cherche déjà à développer ses projets. « Nous sommes sur le point de conclure un accord avec les autorités pour louer un grand terrain près de la mer et y construire Soukari City, avec des habitations pour les ouvriers, des écoles, un hôpital et un centre de recherches géologiques », assure Esmat. Pour l’instant, les 150 mineurs sont logés dans un petit camp isolé. « Soukari est déjà l’une des plus grandes mines d’Afrique, comparable à celles du Canada, d’Afrique du Sud et d’Australie », renchérit Joseph. Fixant du regard les centaines de plateaux empilés contenant des carottes de forage, il murmure : « J’espère que nous aurons bientôt à cet endroit des piles d’argent. »
Marchant sur les pas de ses illustres ancêtres, Joseph al-Raghy explore le désert de l’est égyptien dans l’espoir de faire revivre les mines d’or qui ont symbolisé la gloire des pharaons. Depuis presque une décennie, cet Australien d’origine égyptienne supervise le travail d’exploration de sa compagnie, Centamin, qui a implanté ses foreuses sur les flancs ocre de la...