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Actualités - CHRONOLOGIE

Journée scientifique organisée dans le cadre du programme AIMS « Diabète et maladies cardio-vasculaires »: le point avec cinq spécialistes

« Mise au point sur le diabète et les maladies cardio-vasculaires ». Tel est le thème de la deuxième journée scientifique organisée par les laboratoires Sanofi-Aventis, à l’hôtel Palm Beach, dans le cadre de leur programme AIMS (Advanced Information for Media Specialists), lancé en mai dernier à l’intention des journalistes qui s’intéressent aux problèmes de la santé. Cinq spécialistes ont pris tour à tour la parole, insistant tous sur l’importance d’un mode de vie sain, englobant activité physique régulière et alimentation saine, pour prévenir ces maladies. Le Dr Élie Gharios, chef du département de médecine interne, directeur médical de l’hôpital Mont-Liban et président de la Société libanaise de diabète et d’endocrinologie, a évoqué « Les complications du diabète et fardeau socio-économique ». Rappelant que le diabète constitue désormais une épidémie mondiale avec plus de 177 millions de cas dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé, qui estime à plus de 400 millions le nombre de personnes qui en souffriront en 2030, le Dr Gharios a souligné que le régime alimentaire équilibré et l’activité physique régulière demeurent les principaux traitements de cette maladie. Le Dr Gharios s’est attardé sur la prévalence du diabète aux États-Unis, où 798 000 nouveaux cas sont détectés chaque année, comme sur ses complications (maladies cardio-vasculaires, accidents cérébraux, hypertension, cécité, insuffisance rénale, maladies neurologiques, amputations…). Septième cause de décès aux États-Unis en 1996, le diabète coûte au gouvernement américain plus de 132 milliards de dollars par an. La situation au Liban ne se présente pas sous un meilleur jour, d’autant que les personnes diabétiques, qui constituent près de 20 % de la population, « ne bénéficient pas d’une réelle protection », déplore le Dr Gharios. « Nous manquons de centres spécialisés pour un suivi des patients hors cliniques, poursuit-il. De plus, les assurances privées rompent le contrat avec le patient le jour où ce dernier est déclaré diabétique, sans oublier que le ministère de la Santé assure une couverture partielle des frais d’hospitalisation. Il en est de même pour la Caisse nationale de Sécurité sociale. Or la surveillance quotidienne est essentielle pour un meilleur traitement du diabète, notamment pour éviter les complications de la maladie. Cette surveillance intensive, qui constitue la règle dans les pays développés, est totalement ignorée par les autorités de santé au Liban, comme par les tiers payants. » Diabète et jeûne Les recommandations internationales pour les diabétiques qui insistent à observer le jeûne du ramadan ont été au cœur de l’intervention du Dr Ibrahim Salti, chef du service d’endocrinologie à l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth. « Selon la religion musulmane, les personnes diabétiques sont dispensées du jeûne, explique le Dr Salti. Toutefois, 54 % des personnes souffrant du diabète de type 1 et 86 % des personnes souffrant du diabète de type 2 insistent à l’observer, d’après l’étude Epidar publiée en 2005 dans la revue médicale américaine Diabetes Care. » L’étude a été réalisée dans treize pays, dont le Liban, et a englobé 12 914 patients. Affirmant que le jeûne peut être dangereux pour la santé des patients, le Dr Salti a insisté sur la nécessité de déterminer les patients qui peuvent jeûner durant le mois du ramadan et ceux qui ne peuvent pas le faire. « Il est nécessaire que les médecins sensibilisent et éduquent leurs patients sur la bonne manière à suivre durant le jeûne, précise le Dr Salti. Il est également important de contrôler le taux de glucose dans le sang durant cette période. Par ailleurs, les patients ne doivent pas hésiter à demander conseil à leur médecin traitant. » « Phénomène d’épargne » Le Dr Sélim Jambart, chef du département des maladies endocrinologiques et métaboliques à l’Hôtel-Dieu de France, a pour sa part abordé le problème de « l’obésité, la surcharge pondérale et le syndrome métabolique ». Depuis la fin des années 1980, le monde assiste « au développement de l’obésité qui prend des expansions énormes ». La survenue de cette épidémie s’explique par la théorie du « phénomène d’épargne », selon laquelle « parmi nos lointains ancêtres », seuls survivaient ceux « qui avaient la capacité génétique de mieux stocker l’énergie et la mettre en réserve dans les tissus gras ». « Tout allait pour le mieux jusqu’aux années 1980, note le Dr Jambart, mais avec le développement économique mondial et l’accès de beaucoup de populations pauvres à la richesse, il y a eu une brutale inadéquation entre nos gènes qui sont programmés pour les périodes de disette et notre environnement qui s’est mis à offrir un accès plus facile à une nourriture de plus en plus abondante et surtout grasse. » L’alimentation abondante, à laquelle s’ajoute l’inactivité physique, « survenant dans des organismes prédisposés génétiquement à conserver l’énergie a entraîné donc un stockage de graisses », constate le Dr Jambart. « Les populations pauvres, qui sont les plus enclines à stocker l’énergie afin de compenser les périodes de privation, se sont retrouvées à l’heure actuelle en première ligne de l’explosion de l’obésité et du diabète », ajoute-t-il. Mais c’est l’obésité viscérale, c’est-à-dire l’accumulation de graisses dans la région abdominale, qui est dangereuse d’autant qu’elle peut entraîner des affections métaboliques et cardio-vasculaires. Pourquoi ? « La réponse est venue en 1995, lorsqu’on a découvert que les cellules graisseuses abdominales sont des cellules actives du point de vue métabolique, c’est-à-dire qu’elles sécrètent des substances endocrines qui favorisent le développement du diabète, d’une hypertriglycéridémie et d’une hypertension, répond le Dr Jambart. Il s’agit du syndrome métabolique, qui pare la voie aux maladies cardio-vasculaires. » Sont potentiellement concernés par ce syndrome, les hommes et les femmes dont le tour de taille est respectivement supérieur à 94 cm et à 80 cm. Mais la prévention est possible. Elle consiste principalement à adopter un mode alimentaire sain et à entreprendre une activité physique soutenue durant vingt minutes au quotidien. Maladie silencieuse L’hypertension artérielle est un autre problème de santé publique qui est à l’origine de la majorité des maladies cardio-vasculaires, des attaques cérébrales, des infarctus et des insuffisances rénales et cardiaques. « L’hypertension affecte près de 20 % de la population et sa prévalence augmente avec l’âge pour affecter près de 60 % des personnes âgées de plus de 60 ans », souligne le Dr Adel Berberi, néphrologue, chef du département de médecine vasculaire à l’AUH. Les causes de l’hypertension artérielles sont ignorées dans 90 à 95 % des cas. « Dans les autres cas, l’hypertension est due à une maladie rénale, des causes endocrinologiques, des maladies vasculaires et à la prise de certains médicaments », observe le Dr Berbéri. L’hypertension artérielle peut être observée chez les personnes âgées de plus de 35 ans, mais elle est fréquente chez les personnes du troisième âge, obèses, souffrant de diabète ou d’insuffisance rénale, les alcooliques, ainsi que les femmes qui prennent des pilules contraceptives. Sans oublier, bien évidemment, le facteur héréditaire. « L’hypertension artérielle est une maladie silencieuse, d’autant qu’elle ne cause pas de symptômes, note le Dr Berbéri. Le seul moyen de la détecter est de la mesurer de façon régulière. Pour ce faire, il faudrait se reposer pendant cinq minutes et se priver de caféine au moins une demi-heure avant de mesurer la tension. Il faudrait de même étendre le bras sur une table, utiliser une machine crédible. L’opération doit être répétée au moins deux fois avec deux minutes d’intervalle. » En plus des traitements médicamenteux, un mode de vie sain s’impose, avec pour grandes lignes une activité physique régulière, une plus grande consommation de légumes verts (brocoli, épinards, etc.), de fruits, de produits allégés en matières grasses et des aliments riches en fibres. Il faudrait de même éviter les fast-foods, se limiter à un verre d’alcool par jour, perdre du poids et éviter le tabac. « Time is Muscle » Prenant la parole en dernier, le Dr Georges Ghanem, président de la Société libanaise de cardiologie et de chirurgie cardiaque, a présenté les résultats de l’étude Licor, le premier registre national lancé par la Société libanaise de cardiologie, en collaboration avec le ministère de la Santé, l’Organisation mondiale de la santé et les laboratoires Sanofi-Aventis. Menée sur 16 214 patients, cette étude a montré que les personnes âgées entre 61 et 70 ans sont les plus atteintes par les maladies cardio-vasculaires. L’hypertension artérielle demeure le facteur de risque le plus important (61 % des cas), suivie du cholestérol (34 %) et du diabète (24 %). Chez les personnes âgées de moins de 40 ans, le tabac demeure le principal danger. Selon le registre, l’incidence de la maladie coronarienne chez la femme arrive plus tardivement que chez l’homme. Ces facteurs de risque entraînent, explique le Dr Ghanem, à l’athérothrombose (formation de la plaque d’athérome sur la paroi des vaisseaux), qui est la première cause de mortalité dans le monde (52 %). « La manifestation la plus grave de cette maladie demeure l’infarctus du myocarde », note-t-il, affirmant que « le traitement se base essentiellement sur la rapidité de l’intervention selon la devise “Time is Muscle” ».

« Mise au point sur le diabète et les maladies cardio-vasculaires ». Tel est le thème de la deuxième journée scientifique organisée par les laboratoires Sanofi-Aventis, à l’hôtel Palm Beach, dans le cadre de leur programme AIMS (Advanced Information for Media Specialists), lancé en mai dernier à l’intention des journalistes qui s’intéressent aux problèmes de la...