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Actualités - CHRONOLOGIE

L’affaire Jezzini assombrit le climat politique Violente attaque d’Amal contre le ministre de l’Intérieur

Ce qui n’est censé être en définitive qu’une mesure administrative allant dans le sens d’une meilleure organisation du système de sécurité a vite fait de tourner au conflit politico-communautaire. La création d’un comité de coordination entre les différents services de sécurité relevant du ministère de l’Intérieur, dirigé par le général Mounir Akl, dont on dit qu’il est proche du courant Hariri, constitue un nouveau facteur de tiraillements entre la majorité parlementaire et le tandem Amal-Hezbollah, qui voit dans cette initiative une tentative de la part du 14 Mars de contrôler les services de sécurité, en rognant indirectement la marge de manœuvre de la Sûreté générale, dirigée par le général Wafic Jezzini, proche du Hezbollah. Ce conflit, qui était resté au stade du malaise latent depuis que la création de ce comité a été annoncée, s’est exacerbé hier à la suite de la décision du ministre de l’Intérieur, Ahmad Fatfat, d’imposer une sanction administrative au général Jezzini. Ce dernier a été prié de prendre un congé de 20 jours, ce qui équivaut dans ce cas à une suspension, parce qu’il a refusé d’appliquer la décision ministérielle 2403 sur la création du comité de cooordination sécuritaire qui prévoit, principalement, l’établissement d’une liaison électronique de données entre les différents services de sécurité. Le mouvement Amal est tout de suite monté au créneau, en attaquant violemment le ministre de l’Intérieur, sachant que la mesure prise contre le général Jezzini avait obtenu jeudi le feu vert du Conseil des ministres – au sein duquel Amal et le Hezbollah sont représentés – à la suite des explications de M. Fatfat sur les mobiles de la mise en place de ce comité ainsi que sur la réaction du chef de la Sûreté générale. De sources bien informées, on a indiqué que la suspension du directeur de la Sûreté générale a profondément irrité le président de la Chambre, Nabih Berry, qui a demandé au général Jezzini de ne pas quitter son bureau. De même source, on précise que les contacts se sont intensifiés entre le président de la Chambre et le Premier ministre, Fouad Siniora, pour régler cette affaire, et que M. Berry est déterminé à la résoudre de manière à préserver « les droits » du directeur de la Sûreté. Dans un communiqué conjoint, les ministres et les députés d’Amal ont dénoncé la décision « hâtive et impulsive » de M. Fatfat, la qualifiant d’« illégale parce que le ministre n’a pas les prérogatives de prendre ce genre de mesures ». « Nous considérons donc qu’elle est caduque, d’autant que le ministre titulaire de l’Intérieur est Hassan Sabeh » et non pas M. Fatfat qui assume l’intérim depuis la démission de M. Sabeh. Selon le communiqué, le Conseil des ministres n’avait pas abordé cette question jeudi. Parallèlement, le député Ali Hassan Khalil a tiré à boulets rouges, au cours d’une conférence de presse, contre le ministre qu’il a accusé d’avoir « usurpé le titre de ministre de l’Intérieur ». Selon lui, la sanction infligée au directeur de la Sûreté s’inscrit dans le prolongement « d’une série de décisions anticonstitutionnelles et illégales qui sont prises par le ministre en question et qui portent atteinte au bon fonctionnement des institutions de l’État ». Il a accusé M. Fatfat de chercher à établir « avec une partie du pouvoir parallèle à celui de l’État une autorité sécuritaire parallèle ». « Ce genre de comportement est une atteinte à la Constitution et aux relations des institutions entre elles. Il constitue une tentative d’hypothéquer l’État et ses services au profit de parties déterminées, à des fins politiques », a affirmé le député d’Amal.

Ce qui n’est censé être en définitive qu’une mesure administrative allant dans le sens d’une meilleure organisation du système de sécurité a vite fait de tourner au conflit politico-communautaire. La création d’un comité de coordination entre les différents services de sécurité relevant du ministère de l’Intérieur, dirigé par le général Mounir Akl, dont on...