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Un nouveau Premier ministre sera nommé dans 15 jours Les putschistes renforcent leur emprise sur la Thaïlande

Au lendemain d’un coup d’État sans effusion de sang, les militaires désormais au pouvoir à Bangkok ont apparemment étendu leur emprise sur la Thaïlande, tout en s’engageant à respecter un calendrier pour un retour de la démocratie. L a Thaïlande, habituée pendant des décennies aux généraux, n’avait pas connu de putsch depuis 15 ans et la mise à l’écart brutale du Premier ministre Thaksin Shinawatra a laissé perplexes de nombreux Thaïlandais qui, certes, ne l’appréciaient plus mais ne s’attendaient pas au retour soudain des blindés dans les rues et des officiers sur leurs écrans de télévision. Le Conseil militaire, emmené par le général Sonthi Boonyaratglin, premier musulman à diriger l’armée en Thaïlande, pays largement bouddhiste, a affirmé bénéficier de l’assentiment du vieux roi très vénéré Bhumibol Adulyadej pour conduire l’Exécutif intérimaire. Le général Boonyaratglin a appelé la population au calme et a sommé les fonctionnaires de suivre ses instructions. Tout rassemblement de plus de cinq personnes a été interdit. Les putschistes ont également fermé les frontières septentrionales du pays avec le Laos et la Birmanie. Les auteurs du coup d’État ont aussi imposé des contrôles sur les médias nationaux et internationaux, le ministère de la Communication pouvant empêcher la diffusion de toute information préjudiciable aux nouvelles autorités. L’association Reporters sans frontières s’est dit à cet égard « préoccupée » d’un éventuel retour de la censure. La fermeté affichée s’est toutefois accompagnée de promesses sur un retour à la démocratie. « Une Constitution intérimaire sera préparée d’ici à 2 semaines et, pendant ce temps, une nouvelle Assemblée nationale sera nommée, ainsi qu’un nouveau Premier ministre », a dit le général Boonyaratglin. « Je démissionnerai en tant que Premier ministre intérimaire d’ici à 2 semaines et, maintenant, nous recherchons la personne qui deviendra le nouveau Premier ministre », a-t-il assuré. Il a précisé que le gouvernement nommé par les militaires aurait pour tâche de préparer une nouvelle Constitution qui fournira le cadre pour les prochaines élections générales. « La prochaine élection générale se déroulera – espérons-le – en octobre l’année prochaine », a ajouté le général. Il a démenti que le roi soit derrière le coup d’État, en précisant : « L’armée a agi conformément aux vœux de la population. » Un sondage a semblé lui donner raison en montrant que plus de 80 % des Thaïlandais approuvaient le coup d’État. Plus tôt, le général Boonyaratglin avait annoncé que les militaires avaient abrogé la Constitution, dissous le Sénat et la Chambre des représentants, et suspendu le gouvernement et la Cour constitutionnelle. Il a également annoncé que M. Thaksin pourra revenir en Thaïlande où il sera cependant passible de poursuites judiciaires. De son côté, le Premier ministre renversé a quitté New York, où il avait participé à l’Assemblée générale de l’ONU, pour partir « à titre privé » à Londres où il est arrivé hier soir. Dans son avion, il s’est déclaré surpris par le putsch qui l’a déposé. « J’étais Premier ministre en arrivant et me voilà au chômage sur le chemin du retour », a-t-il dit. Les rues de Bangkok, où séjournent de nombreux touristes, étaient calmes hier et des chars étaient toujours positionnés dans certains quartiers stratégiques. Le gouverneur de la Banque de Thaïlande a démenti des rumeurs selon lesquelles les comptes bancaires de M. Thaksin auraient été gelés ou saisis. Il a par ailleurs assuré que le putsch ne devrait pas perturber l’économie thaïlandaise. Sur le plan des réactions internationales, le putsch suscitait hier inquiétudes et condamnations, et les appels au retour des civils au pouvoir se multipliaient de toutes parts.
Au lendemain d’un coup d’État sans effusion de sang, les militaires désormais au pouvoir à Bangkok ont apparemment étendu leur emprise sur la Thaïlande, tout en s’engageant à respecter un calendrier pour un retour de la démocratie.
L a Thaïlande, habituée pendant des décennies aux généraux, n’avait pas connu de putsch depuis 15 ans et la mise à l’écart brutale...