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Actualités - CHRONOLOGIE

REPRISE - Les activités redémarrent en force Le musée privé Robert Mouawad, un joyau à portée de tous

Le musée privé Robert Mouawad a ouvert ses portes après plus de trente jours de léthargie. Se mettant au même rythme que le cœur battant de Beyrouth, il annonce, tout comme les feuilles d’automne, une saison aux couleurs panachées. Après avoir sombré dans un profond sommeil durant la guerre, tel le château de La belle au bois dormant, l’ancien palais d’Henri Pharaon (Zoukak el-Blatt) reprend aujourd’hui ses activités. «Nous n’avons besoin que d’un peu de paix pour montrer au monde ce que nous pouvons faire», affirme fièrement Christiane Khlat, responsable du musée privé Robert Mouawad, tombée amoureuse de cette ancienne demeure. Après avoir annulé tout le programme estival (qui s’annonçait festif), la direction du musée accélère aujourd’hui sa dynamique. Des activités nouvelles, des cours, des conférences, des rencontres sont prévus dans un cadre enchanteur lourd d’un passé mythique. Pour cela, une opération toilettage a déjà eu lieu dans les jardins. À l’ombre des ficus et des palmiers fraîchement nettoyés, le musée peut à nouveau ouvrir ses portes au public de 9h à 17h. Des visites guidées sont organisées sur rendez-vous avec son archéologue, Laure Hosri. Le 17 octobre, Claire Paget et Myrna Habre donneront une conférence (entrée libre) sur le thème des plafonds peints des maisons libanaises du XIXe siècle. Mais le véritable coup d’envoi sera donné avec le Salon des antiquaires, programmé du 19 au 25 octobre. Quel meilleur écrin pour ces pièces d’art uniques que cet espace où le passé et le présent s’enchevêtrent? Panachage de cultures Lieu de rencontre des civilisations islamique et chrétienne, le musée abrite, grâce au goût éclectique de son ancien propriétaire, Henri Pharaon, des collections de porcelaines chinoise, hollandaise et syrienne, des poteries, du verre soufflé venu des quatre coins du Moyen-Orient, des lapidaires (ces pièces en pierre sont la plus grande collection de chapiteaux romano-byzantins). Des armes anciennes, des tapis et des verreries se déploient dans le second étage de la résidence. Sans oublier les boiseries anciennes syriennes, qui tapissent murs et plafonds de la résidence, qui ont été (à l’occasion de l’inauguration du musée) lustrées et conservées par les étudiants de l’USEK. Ces collections se sont vu adjointes deux autres, tout aussi précieuses que prestigieuses, lors de l’acquisition du palais par le joaillier Robert Mouawad et son aménagement en musée: une collection de bijoux que le joaillier libanais avait acquise lors des ventes aux enchères auprès de Sotheby’s, ainsi qu’un lot de la bibliothèque de Camille Aboussouan. La première comprend l’«Excelsior» (second plus beau diamant au monde) et le collier porté par la reine Élisabeth d’Angleterre lors de son mariage, alors que la seconde regroupe des manuscrits rares et anciens. C’est donc dans ce cadre unique aux trente unités spatiales, où diverses cultures passées et présentes cohabitent en parfaite harmonie, que les antiquaires du Liban ont choisi de dresser leur «chapiteau». Entre les colonnades en bordure des allées du jardin et sur la pelouse qui brille de mille feux, ce Salon reçoit les visiteurs de 18h à 22h. Il promet aux Libanais des nuits douces et lumineuses. Dès le 1er novembre, les cours (programmés auparavant) reprennent dans une ambiance conviviale. Une cafétéria a été aménagée à cet effet. «La vocation du musée privé Robert Mouawad est essentiellement culturelle. C’est pourquoi j’ai opté pour un mixage dans le choix des cours», confie Khlat. Avec Serge Nalbandian (l’art du tapis), Laure Hosri (regards sur l’icône), Joe Letayf (initiation à la musique), Daisy Abi Jaber (histoire de l’art), Hareth Boustany (archéologie et histoire), Mona Tabet (informatique pour les seniors) ainsi que Johnny Sarkis pour des cours de céramique, porcelaine, boiseries, les participants peuvent (toujours à 18h) poursuivre des sessions mêlant l’utile à l’agréable. Enfin, en attendant des confirmations, des concerts et des rencontres sont prévus. Quant à l’espace jardin, il accueille en cette saison différentes réceptions (mariages et autres...). «Les bénéfices, tient à préciser Christiane Khlat, contribuent à faire avancer le projet de Robert Mouawad, qui a pour seul objectif de témoigner de la richesse culturelle et artistique du Liban.» Colette KHALAF
Le musée privé Robert Mouawad a ouvert ses portes après plus de trente jours de léthargie. Se mettant au même rythme que le cœur battant de Beyrouth, il annonce, tout comme les feuilles d’automne, une saison aux couleurs panachées.
Après avoir sombré dans un profond sommeil durant la guerre, tel le château de La belle au bois dormant, l’ancien palais d’Henri Pharaon...