Les lecteurs ont voix au chapitre

Cessez-le-feu sans solution durable Comme beaucoup, je suis touchée par la terrible situation où se trouve votre pays. C’est horrible cette ingérence, cette manipulation faite, encore et toujours, par les mêmes, chez vous comme ailleurs. Diviser pour mieux régner... Je sais que rien n’est simple, mais : – les solutions durables ne viendront pas sous les tirs nourris et avec les massacres qui s’accumulent ; – continuer cette escalade, c’est blesser encore plus profondément le cœur des Libanais et attiser le feu de la colère et de la vengeance de part et d’autre ; – plus le temps passe, plus il sera difficile d’arrêter ces tirs et vous risquez de vous enfoncer dans une guerre aussi longue que la précédente qui n’est pas si lointaine. Je ne suis pas libanaise, mais je suis sensible à ce qui vous arrive parce que j’aime votre pays et ceux qui l’habitent, et vous avez droit à la paix autant que quiconque. Bien impuissante, là où je suis, mais je prie Dieu qu’Il veille et vous donne la force de négocier la paix. En pensée avec vous, meilleures salutations de Suisse. Lucille GARIPÉPY Laissez-nous vivre Comment voulez-vous que cette ville continue à vivre quand vous la barricadez ? Comment voulez-vous que cette ville continue à travailler quand vous l’encerclez ? Comment voulez-vous que cette ville continue à respirer quand vous l’étouffez ? Nous sommes fatigués, désespérés, désemparés, cassés, Ce centre-ville que vous avez chèrement édifié, C’est vous-mêmes qui, peu à peu, l’anéantissez. Dialogues, conseils, réunions, manifestations, Blair et compagnons… On n’a plus rien à faire de vos messes basses, de vos dialogues sans dialogues, de vos attaques et contre-attaques ! Ce lundi 11 septembre, date à ne pas oublier, Scène de guerre au centre-ville ; blindés, chars et armées, Des kilomètres à traverser à pied, Pour arriver à des bureaux déprimés, Constater des chiffres qui ne cessent de reculer. Quand vous vous réunissez, Comme une fleur, les barrages vous dépassez. Et nous, nos cœurs brisés, Il ne nous reste plus qu’à nous en aller, À moins que vous ne vous réveilliez Que tous ensemble vous vous entendiez, Et que vous nous laissiez vivre en paix. JFK À propos d’un sondage D’après Mme Abboud, qui apprécie apparemment les statistiques et les sondages, tout Libanais, et de surcroît chrétien, qui refuse que le Hezbollah désarme met le général Aoun en désaveu. Dans un raccourci statistique faisant fi de toutes les lois statistiques, Mme Abboud conclut que seuls 20 % des chrétiens soutiennent Aoun. J’aimerais lui rappeler que dans la charte du CPL, il est mentionné que nul n’a le droit de porter des armes autres que les organismes dépendant de l’État... Par ailleurs, le général Aoun n’est pas homme à prendre des positions pour améliorer sa cote de popularité. Que l’on se réfère au sondage effectué par le quotidien an-Nahar du lundi 11 septembre 2006. Concernant l’alignement du général Aoun sur les positions de la Syrie et de l’Iran, je trouve que ces commentaires ne font que raviver la tension entre les partisans du CPL et ceux du 14 Mars. Khalil HAJJAR Qui sont les terroristes ? Beaucoup de Français sont comme moi fatigués par ces conflits qui s’éternisent, par ces guerres absurdes et dévastatrices, fatigués de sortir d’un drame pour replonger dans un autre. Aujourd’hui le monde n’en peut plus de voir le Liban régulièrement, systématiquement pris en otage, un Liban confronté aux dures réalités des intérêts américains et de leur poste avancé au Proche-Orient. Je pose la question : qui sont réellement les terroristes ? Les Palestiniens, qui voudraient récupérer leurs territoires et leurs maisons que d’autres on volés ; le Hezbollah qui défend un pays désarmé ; ceux qui occupent la Palestine, Chebaa, le Golan, qui possèdent une machine de guerre extraordinaire et tuent aveuglément femmes et enfants ? Que cessent enfin les souffrances du peuple libanais et des Palestiniens. Je leur souhaite beaucoup de courage, quelles que soient leurs sensibilités religieuses. Maurice F. France La dernière guerre Nous voulons que le Liban revive. Que notre pauvre pays puisse enfin respirer. Que notre sol bien-aimé ne soit plus la terre et le lieu des guerres des autres. Nous, émigrés, arrière-arrière-petits-fils d’émigrés, désirons retourner au pays mais avoir la possibilité de vivre en paix. Nos parents ont émigré pour réunir de quoi acheter un lopin de terre et une maison. Ils ont réalisé leur désir. Décédés à 14 000 kilomètres de la mère patrie, ils ont été enterrés dans leur village, suivant leur souhait. Nous espérons que, avec l’aide du Dieu Tout-Puissant, cette guerre sera la dernière. Pour que vive le Liban, notre mère patrie, et vive la France, notre deuxième mère patrie. Albert FAHD Aouneutre Je tiens à féliciter Karim B. pour son excellente diatribe contre les aounophobes et les aounolâtres (L’Orient-Le Jour du jeudi 7 septembre 2006). Nous ne pouvons qu’exprimer notre ras-le-bol face à ces discussions souvent véhémentes qui pourrissent encore plus notre quotidien. Comme lui, je n’arrive pas à comprendre l’importance qu’on accorde à un homme qui n’est finalement qu’un député parmi tant d’autres. Récemment, au cours d’une soirée, constatant mon désarroi face à une discussaoun qui dégénérait, un aounophobe a dénoncé ma « passivité » en la considérant comme une « non-assistance à pays en danger », allant même jusqu’à comparer la situation actuelle à celle de l’Allemagne nazie, quand l’indifférence d’une partie de la population avait favorisé l’ascension au pouvoir d’un dictateur, avec les résultats qu’on connaît. Déroutant ! Suraya FLOUTI