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Actualités - OPINION

Économie Le cycle de vie économique d’une goutte d’eau

Par Ghalia HAMAMY * Pas de vie sans eau. L’homme peut inventer quelques procédés techniques pour créer des pluies artificielles ou collecter quelques gouttes additionnelles d’eau. Mais il ne peut pas réinventer l’eau si elle n’existe pas. Comment réduire alors le manque chronique d’eau sur cette planète bleue, victime de la pollution et du réchauffement climatique ? Même si la solution n’est pas magique, la démarche est simple. Commençons par enseigner à nos enfants que l’eau n’est pas un don gratuit de Dieu. En revanche, persuadons-les qu’il s’agit d’un bien de première nécessité économique, épuisable, dont les trois religions monothéistes invitent à la rationalisation de la consommation. Consommer l’eau du robinet avec modération signifie que quelqu’un à l’autre bout du monde ne mourra pas de soif ! En outre, évitons la pollution des eaux usées par les détergents pour faciliter leur captage, leur traitement, et leur assainissement. Soulignons alors l’importance de l’assainissement puisque ce processus très élaboré crée des miracles. Non seulement il permet de déverser des eaux usées propres dans l’écosystème aquatique ou terrestre, mais il peut les transformer en eaux d’irrigation, de recharge des nappes phréatiques et même en eau potable de meilleure qualité que l’eau à l’état naturel. Et l’histoire ne se termine pas encore puisque ce processus dégage deux types de boues, un autre patrimoine humain susceptible d’être valorisé.Le premier type consiste en des boues humides faciles à exploiter ; une fois asséchées grâce à la lumière du soleil, elles dégagent de la poussière utilisable pour les cultures ou dans la construction d’infrastructures et de bâtiments. Ces boues humides peuvent également être retraitées chimiquement et fournir alors des granulats de sable avec engrais, utilisables pour les cultures et pour reboiser des montagnes anéanties par l’exploitation de carrières ; d’où une meilleure rétention des eaux de pluie, ce qui évite leur écoulement dans la mer et enrichit les nappes phréatiques. Quant au second type, les boues non utilisables, l’enfouissement n’est pas la solution optimale compte tenu du risque d’infiltration et de pollution des nappes phréatiques, surtout si le sol est de nature karstique. Qu’en faire alors ? L’incinération est un moyen audacieux et utile à condition de respecter les normes de préservation de la couche d’ozone et de réduction de la pollution atmosphérique. Les cendres qui se dégagent alors sont, à leur tour, exploitables puisqu’elles serviront pour produire le verre, et même des bijoux fantaisie à grande valeur commerciale. Cependant, implémenter un tel cycle de vie économique de l’eau nécessite des fonds très importants et des techniques industrielles inexistantes au Liban. Comment faire dans ces conditions et comment préserver ce patrimoine humain, en particulier dans les conditions de l’après-guerre dévastatrice de juillet-août 2006 ? Deux solutions émergent. Premièrement, consommons l’eau avec modération. Deuxièmement, empruntons au film Samsara son slogan : « Comment éviter qu’une goutte d’eau ne s’assèche ? En l’envoyant dans la mer ! » Et rajoutons alors : « Que cette goutte soit propre », d’autant que la Méditerranée a beaucoup souffert des agressions humaines telles que le dessablage ou le rejet des égouts, et, tout récemment, d’une pollution d’une ampleur encore inconnue provoquée par les hostilités guerrières. * Spécialiste en régulation – Centre de recherches et d’études doctorales de l’ESA (CRED) En coopération avec l’ESA

Par Ghalia HAMAMY *

Pas de vie sans eau. L’homme peut inventer quelques procédés techniques pour créer des pluies artificielles ou collecter quelques gouttes additionnelles d’eau. Mais il ne peut pas réinventer l’eau si elle n’existe pas. Comment réduire alors le manque chronique d’eau sur cette planète bleue, victime de la pollution et du réchauffement climatique...