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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉTUDE La mondialisation pourrait créer de nouveaux risques d’inflation

La mondialisation a permis de contenir l’inflation dans les pays développés et émergents ces 15 dernières années, mais la tendance s’inverse aujourd’hui, ce qui justifie une politique monétaire plus vigilante, selon une étude publiée hier par la Banque de France et citée par l’AFP. Les auteurs de cette étude, intitulée, rappellent que la mondialisation « a soutenu la désinflation globale depuis quinze ans ». En effet, l’ouverture et l’interdépendance des économies ont accru la concurrence, puisque la demande nationale peut être satisfaite par des produits importés. Il est ainsi devenu plus risqué pour les entreprises de pratiquer des hausses de prix, et plus difficile pour les salariés de réclamer des hausses de rémunération : le déclenchement de spirales prix-salaires est donc devenu moins probable. Dans le même temps, le fait que les pays émergents comme la Chine produisent à faible coût (notamment en raison du niveau très bas des salaires) a provoqué une baisse des prix sur le marché mondial, notamment pour les biens les plus échangeables, dont les produits industriels. Pourtant, note la Banque de France, « les effets désinflationnistes de la mondialisation s’affaiblissent, voire s’inversent aujourd’hui ». On constate notamment que les producteurs de biens manufacturés, en exerçant une pression accrue sur les ressources énergétiques, contribuent à la hausse des prix de l’énergie. Ainsi, la consommation totale d’énergie de la Chine, en 2002, était égale à la moitié de celle des États-Unis, alors que le rapport du produit intérieur brut entre les deux pays était de 1 à 10. L’impact inflationniste de la hausse des prix des matières premières a ainsi tendance à l’emporter sur l’impact désinflationniste de la baisse des prix des produits industriels. Par ailleurs, des tensions apparaissent aussi sur les capacités mondiales de production et même sur les marchés du travail, notamment aux États-Unis. À court terme, l’environnement international s’avère donc moins favorable qu’auparavant à la maîtrise de l’inflation, ce qui « contribue à expliquer que, dans toutes les grandes zones du monde, les politiques monétaires (des différentes Banques centrales) soient orientées, à des degrés et avec des calendriers divers, dans le sens d’un resserrement », explique la BDF. Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a déclaré jeudi que la BCE était « dans une position de grande vigilance » sur les risques inflationnistes. Dans le code de la BCE, l’emploi du terme de « vigilance » a jusqu’à présent infailliblement annoncé une remontée de taux lors de la réunion de politique monétaire suivante. Celle-ci aura lieu le 5 octobre, à Paris. La Banque de France constate toutefois qu’à longue échéance (dix ans et plus), les anticipations d’inflation par les marchés restent stables. La Banque de France ne manque pas d’attribuer ce phénomène, entre autres, à « la crédibilité accrue des Banques centrales au cours de la dernière décennie ». Cette « contradiction » entre les perspectives de long et de court terme explique au moins en partie les turbulences observées sur les marchés d’actions en mai et juin 2006. La chute des cours boursiers ne s’explique pas vraiment par une peur de l’inflation (car les marchés de taux auraient été affectés, ce qui n’a pas été le cas), mais par la peur de l’incertitude et donc par une montée de l’aversion au risque, estiment ainsi les économistes de la Banque centrale.
La mondialisation a permis de contenir l’inflation dans les pays développés et émergents ces 15 dernières années, mais la tendance s’inverse aujourd’hui, ce qui justifie une politique monétaire plus vigilante, selon une étude publiée hier par la Banque de France et citée par l’AFP.
Les auteurs de cette étude, intitulée, rappellent que la mondialisation « a soutenu la...