Des égouts et des couleuvres

Connaissez-vous Dame Municipalité? Celle qui «travaille pour nous» alors que c’est nous qui travaillons pour elle, comme en témoigne cette livre de chair qu’elle prélève chaque an avec une constance digne d’une meilleure destination. Quarante-huit heures après l’arrêt des hostilités, les maîtres de la cité se sont attelés à la tâche. N’allez surtout pas croire qu’il s’agissait enfin de s’occuper de cette ville qui fut belle en d’autres temps et sous d’autres édiles. Non, cette fois il urgeait tout simplement de faire collecter les quittances dues au titre des taxes pour la réfection des égouts et des trottoirs – ne riez pas!... En fait de réfection, c’est le cochon de payant qui est refait. À titre d’exemple, la feuille qu’il reçoit à la mi-août est datée du 6/7/2006. Il y est précisé qu’il dispose de deux mois «à partir de la date d’émission» pour s’acquitter de son dû, alors que 41 jours se sont déjà écoulés. Étant entendu que l’argent ainsi recueilli servira à engraisser des fonctionnaires qui effectuent là un travail à temps (tout ce qu’il y a de plus) partiel. On connaissait le coup de la «mécanique» qui te vous grignotait mine de rien un mois entier par an. Ajoutez-y maintenant cette «baladiyé» qui vous dégringole sur le râble à retardement. Cherchons désespérément volontaire capable de réconcilier ces messieurs avec le calendrier. C. M.