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Actualités - ANALYSE

Analyse Téhéran pour l’épreuve de force face au risque de sanctions limitées

Le chercheur français Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), estime, dans une interview accordée à l’AFP, que l’Iran a choisi « l’épreuve de force » sur le nucléaire face au risque d’éventuelles sanctions qui ne seraient dans un premier temps que « limitées ». Q : À la veille de l’expiration de l’ultimatum des grandes puissances sur la suspension de tout enrichissement d’uranium, Téhéran est-il prêt à négocier ? « Les Iraniens utilisent une tactique de négociation qui me rappelle celle de l’URSS des années 50 : “ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable.” C’est une formule que l’on appliquait pour décrire la manière dont les Soviétiques négociaient au temps de la guerre froide. Je crois qu’il y a de la part de l’Iran une volonté de négocier, mais une volonté extrêmement encadrée dans la mesure où les Iraniens limitent le champ de la négociation d’une manière qui est inacceptable pour les pays occidentaux. En effet, Téhéran ne veut pas respecter la demande du Conseil de sécurité d’une suspension préalable de ses activités sensibles. Ceci n’est pas une demande occidentale, mais une demande de l’ONU. Pour l’instant, tous les signaux qui parviennent de Téhéran semblent indiquer que l’Iran a choisi la confrontation et l’épreuve de force. » Q : Si des sanctions sont décidées jusqu’où peuvent-elles aller ? « Je pense que si les sanctions sont prises contre l’Iran dans les semaines qui viennent, elles seront autorisées par l’ONU, mais ne seront pas nécessairement des sanctions de l’ONU. Autrement dit, s’il y a une nouvelle résolution, celle-ci va simplement autoriser les pays membres à prendre des sanctions. Et dans ce cas, ce serait les Européens et les Américains qui décideraient eux-mêmes du type de sanctions. Je pense que celles-ci seront d’abord très limitées et ciblées, qu’elles viseront par exemple les déplacements des dirigeants iraniens avec des refus de visa, ou les avoirs financiers des dirigeants iraniens à l’étranger. Bien entendu, ce type de sanction ne va pas provoquer du jour au lendemain un revirement iranien. Il s’agit plutôt de montrer la détermination des pays du Conseil de sécurité – en tout cas de ceux qui sont prêts à des sanctions – et de montrer que nous sommes au début d’une escalade. C’est seulement dans un deuxième temps, je dirais plusieurs mois, que des sanctions plus générales pourraient être prises. » Q : Les grandes puissances ne donnent-elles pas l’impression d’être divisées sur les sanctions ? « Certains pays comme la Russie ou la Chine sont moins enclins que les Européens et les Américains à envisager des sanctions. En revanche, s’ils n’étaient pas prêts à préparer une nouvelle résolution sur les sanctions, cette fois adossée au chapitre VII de la Charte des Nations unies, ils se mettraient en contravention avec la résolution du 31 juillet qu’ils ont eux-mêmes votée. J’ai du mal à croire que ce sera le cas. Il y a unité des grandes puissances sur les principes, mais des nuances dans leurs positions quant à l’urgence et à l’importance de voter une nouvelle résolution, autorisant cette fois des sanctions. »

Le chercheur français Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), estime, dans une interview accordée à l’AFP, que l’Iran a choisi « l’épreuve de force » sur le nucléaire face au risque d’éventuelles sanctions qui ne seraient dans un premier temps que « limitées ».

Q : À la veille de l’expiration de l’ultimatum des grandes...