Rechercher
Rechercher

Actualités

CORRESPONDANCE - Pour mieux tenter les « fashionistas » Quand Meryl Streep s’habille en « diable et en Prada » WASHINGTON - Irène MOSALLI

Tout le monde il est beau en arborant les griffes des plus grands couturiers du monde… Mais tout le monde n’est pas gentil lorsqu’il y a interférence du diable, même si Le diable s’habille en Prada, comme l’indique le titre de ce film qui vient de sortir eux États-Unis. Ici, le personnage démoniaque est la redoutable directrice d’une prestigieuse revue de mode intitulée Runway . Elle s’appelle Miranda Priestly et elle est incarnée par Meryl Streep. Qu’elle mène son monde à la baguette, c’est le moins que l’on puisse dire. À commencer par sa nouvelle assistante, Andy Sachs (campée par Anne Hathaway). Laquelle, en décrochant ce job, se retrouve dans le monde magique de la mode, alors qu’au départ elle aspirait à faire une carrière de journaliste. Et la voilà emportée dans un tourbillon de toilettes sorties de chez les plus grands couturiers du monde, de petites et grandes manigances et surtout de la tyrannie de sa patronne, qui l’étourdit et la terrorise avec ses ordres, ses contre-ordres et ses exigences les plus inattendues. Pour commencer, considérée par la maîtresse des lieux comme « la fille grosse mais », la nouvelle recrue subit tout un relookage qui va totalement l’immerger dans cet univers de beauté sur papier glacé. Sa métamorphose sera spectaculaire. Elle sort tout à fait autre de cette séance : elle apparaît recoiffée, remaquillée et arborant une veste Channel élaborée, une cascade de chaînes et une magnifique paire de cuissardes. De quoi faire rêver les aspirantes au poste d’assistante. Et c’est là le côté Cendrillon de ce film. À noter que la garde-robe de toutes les actrices et acteurs a été sélectionnée par Patricia Field qui avait également habillé la célèbre série télévisée Sex and the City. Du luxe pour la tête de la hiérarchie de la revue comme pour les plus petites employées. Mais, bien sûr, avec un plus pour la grande prêtresse, Meryl Streep, que l’on verra dans soixante tenues différentes qui n’adouciront son caractère trempé dans l’acier que dans les dernières images du film. Là, on la verra parler à son assistante de l’échec de son mariage, dévoilant à travers son masque implacable la fée qui perce sous la sorcière sacrifiant aux desideratas des fashionistas. Luxe, sans calme ni volupté Le film est tiré d’un best-seller américain du même nom, portant la signature de Laurence Weisberger (qui a été l’assistante de la directrice du Vogue américain, Anna Wintour, la réelle grande prêtresse de la mode). Sur le grand écran, on n’a pas voulu qu’il y ait une ressemblance avec la réalité. Le but ultime étant de diffuser, en cette saison estivale, de la fantaisie et du rêve. Celui d’une débutante au grand cœur, projetée parmi les méchants, mais qui arrive quand même à s’émerveiller en pénétrant dans le saint des saints de la garde-robe de la revue où elle passe son temps à se changer, tout en accomplissant les tâches ardues qui lui sont assignées. Elle n’en peut plus de courir d’un lieu chic à un autre qui l’est moins. Tout en troquant, tour à tour, un manteau Gucci en léopard garni de plumes d’oiseau vert, contre des Valentino et autres Narciso Rodriguez. Sans oublier les chaussures Jimmy Choo et les escarpins Manolo Blanik qui cliquettent tout au long de sa course au succès. Au point d’oublier son prince charmant d’avant cet embarquement pour cette Cythère où le luxe n’est pas nécessairement synonyme d’ordre, de calme et de volupté.
Tout le monde il est beau en arborant les griffes des plus grands couturiers du monde… Mais tout le monde n’est pas gentil lorsqu’il y a interférence du diable, même si Le diable s’habille en Prada, comme l’indique le titre de ce film qui vient de sortir eux États-Unis. Ici, le personnage démoniaque est la redoutable directrice d’une prestigieuse revue de mode...