Harcèlement sexuel : Katzav interrogé pour la deuxième fois en 24 heures

Le président israélien, Moshe Katzav, a été interrogé par la police durant sept heures d’affilée hier, pour la deuxième journée consécutive, dans une affaire de harcèlement sexuel qui pourrait lui coûter son poste. Quatre enquêteurs spéciaux de la police sont venus l’interroger vers 10h00 heure locale (07h00 GMT) en sa résidence officielle à Jérusalem, où il avait déjà répondu la veille pendant cinq heures au feu croisé de leurs questions. Les enquêteurs ont confronté sa version des faits à celle d’une ex-employée qui affirme avoir été forcée par le président à coucher avec lui, alors que M. Katzav, marié et père de cinq enfants, nie avoir eu toute relation sexuelle avec elle. Le président a également été interrogé sur des grâces qu’il a accordées à certains condamnés, étant soupçonné d’avoir privilégié des prisonniers liés à ses amis politiques. Les soupçons pesant sur lui en règle générale ont été qualifiés de « graves » par les enquêteurs, a indiqué la radio publique. Selon les médias israéliens, il aurait abusé de son autorité et contraint deux employées de la présidence à entretenir des relations sexuelles avec lui, menaçant de les licencier si elles repoussaient ses avances. « Vous êtes soupçonné de viol, et cela est punissable de 20 ans de prison », a affirmé mercredi à M. Katzav un enquêteur, cité par le journal Yediot Aharonot. Une source de l’entourage de M. Katzav a affirmé que l’atmosphère à la présidence « évoque une dépression clinique », l’activité y ayant été réduite au minimum depuis un mois. Pas moins de 54 % des Israéliens pressent M. Katzav de démissionner immédiatement contre 38,5 % qui souhaitent son maintien, selon un sondage d’opinion réalisé jeudi par la radio publique israélienne. L’interrogatoire doit reprendre la semaine prochaine. M. Katzav a l’intention de participer, « comme prévu », à la séance d’ouverture de la session d’hiver du Parlement le 3 septembre, selon un communiqué de la présidence de l’État. Plusieurs candidats à sa succession sont déjà évoqués, notamment l’ex-grand rabbin d’Israël, Israël Lau, le ministre des Infrastructures, Binyamin Ben Eliezer, la députée travailliste Colette Avital, l’ex-président du Parlement, Reouven Rivlin, et enfin le vice-Premier ministre, l’octogénaire Shimon Peres.