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Actualités - OPINION

Victoire de la «non-défaite»

« Aussitôt qu’un sujet s’est rendu trop puissant, Encore qu’il soit sans crime, il n’est pas innocent » (Corneille) Je voudrais exprimer quelques réflexions à propos des 34 jours de cette guerre du Liban. Sans aucun doute le Hezbollah a réussi à affronter courageusement l’armée de l’ennemi israélien. Une première dans les annales des pays arabes, où une milice inflige à l’armée israélienne de substantiels revers. Le sayyed est ainsi auréolé de la victoire de la « non-défaite ». Bravo ! Avec notre profonde et sincère admiration. Cependant, eu égard à la condition du Hezb en tant que parti politique libanais, des réflexions s’imposent. 1- Les décisions de ce parti, plus particulièrement ses options de guerre « Wilayet el-Faqih » iranien, actuellement l’imam Ali Khamenei (cf. l’article de L’Orient-Le Jour signé Michel Hajji-Georgiou). Cette allégeance communautaire et idéologique déborde du cadre strictement libanais. On ne peut croire à l’innocence d’une telle doctrine importée de l’étranger. 2- Dans ce même cadre, le Hezb, par ce choix identitaire de « lutte contre l’ennemi israélien », a entraîné le Liban dans une guerre atroce et dévastatrice sans l’avis du gouvernement libanais, plus grave encore, à son insu. On ne peut croire à l’innocence d’un tel choix. 3- Le bilan des 34 jours de guerre est catastrophique pour le Liban : plus de 1 000 morts, plus de 3 500 blessés, 950 000 déplacés, plusieurs infrastructures démolies ou sérieusement endommagées. Le pays est durement touché, et son économie ploie sous une dette de 40 milliards de dollars. On ne peut croire à l’innocence d’un parti qui a pris, à lui seul, la responsabilité du déclenchement de la guerre et de ses catastrophes. Toujours est-il, que face à ce pays qui semble s’engloutir (une fois de plus), on peut formuler une confiance, un vœu et une consolation. La confiance réside, comme toujours, dans la vitalité du Libanais à reconstruire son pays (cela a déjà commencé). Le vœu qui, s’il se réalise, sera d’un grand secours, et c’est le suivant : puisse l’antagonisme entre toutes les composantes locales disparaître à jamais, sans quoi le pays risque le dérapage. La consolation que l’on tire à la suite de cette guerre consiste en l’émergence d’un grand homme d’État (dans le vrai sens du mot), en la personne du Premier ministre Fouad Siniora. On ne peut qu’apprécier sa sagesse, sa grandeur d’âme, grâce à laquelle il a su préserver cette convivialité et cette unité nationale dont nous avons tellement besoin. Jean K.
« Aussitôt qu’un sujet s’est rendu trop puissant,
Encore qu’il soit sans crime, il n’est pas innocent »
(Corneille)

Je voudrais exprimer quelques réflexions à propos des 34 jours de cette guerre du Liban.
Sans aucun doute le Hezbollah a réussi à affronter courageusement l’armée de l’ennemi israélien. Une première dans les annales des pays arabes, où une...