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La police annonce avoir arrêté 21 suspects, le trafic aérien fortement perturbé en Europe Le Royaume-Uni déjoue un complot terroriste international contre ses avions de ligne

Scotland Yard a déjoué hier, semble-t-il in extremis, un complot terroriste international visant à faire exploser plusieurs avions de ligne en vol entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. «Nous avons perturbé un plan terroriste qui visait à commettre (...) un assassinat de masse », a estimé Paul Stephenson, le chef adjoint de la police. Le complot avait « une dimension mondiale » et impliquait « un grand nombre de personnes » tant en Grande-Bretagne qu’à l’étranger, a précisé le chef de l’unité antiterroriste de la police, Peter Clarke. Les terroristes voulaient embarquer à bord d’avions avec des bombes dans leurs bagages à main et les faire sauter une fois l’avion en vol. Paul Chertoff, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, a affirmé qu’ils avaient opté pour des explosifs liquides. La police londonienne, interrogée par l’AFP, a refusé de confirmer cet élément. Plus tard, un responsable du renseignement américain a indiqué que le complot déjoué visait au moins trois grandes compagnies aériennes américaines et des vols au départ de Grande-Bretagne à destination d’au moins cinq grandes villes américaines. Le responsable, qui a requis l’anonymat, a indiqué que United, American Airlines et Continental Airlines faisaient partie des compagnies aériennes visées, et des compagnies non américaines pourraient également avoir été concernées. Vingt et un suspects ont été arrêtés dans la nuit à Londres, mais aussi dans sa banlieue et, pour deux d’entre eux, à Birmingham (centre de l’Angleterre). La police, qui ne les a pas nommés, estime qu’ils sont les principaux auteurs du complot. Les chaînes de télévision britanniques ont affirmé que les suspects arrêtés étaient des Britanniques musulmans issus de la communauté pakistanaise. La police a évoqué « des gens qui se cachent derrière certaines religions », tandis que John Reid a souligné que la violence des terroristes était une menace pour « toutes les communautés » confessionnelles. « L’enquête est complexe et elle se poursuit », a néanmoins souligné le ministre britannique de l’Intérieur John Reid. Elle pourrait mener à el-Qaëda, a suggéré M. Chertoff, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, depuis Washington. Les experts montraient eux aussi du doigt la nébuleuse islamiste associée à Oussama Ben Laden et aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Seule el-Qaëda, estimaient-ils, dispose de l’ambition et des moyens de mener un projet aussi spectaculaire. L’enquête était en cours depuis des mois, selon les responsables britanniques. La Maison-Blanche a précisé que le président américain, George W. Bush, avait été informé du complot « ces jours derniers ». En soirée, le président américain a estimé que le complot est « le parfait rappel que cette nation (les États-Unis) est en guerre contre les fascistes islamiques ». « C’est une erreur de croire que la menace n’existe pas aux États-Unis », a-t-il dit, adressant un message politique aux critiques de sa politique de « guerre contre le terrorisme », qui s’annonce comme centrale dans la campagne électorale pour les élections parlementaires de novembre. La Grande-Bretagne a été placée, pour la première fois, au niveau d’alerte « critique » qui prévient d’une « attaque terroriste imminente ». Le renforcement des mesures de sécurité à Londres-Heathrow et dans d’autres aéroports a immédiatement entraîné des files d’attente et des cohues monstres. Tous les passagers aériens étaient fouillés au corps, et les bagages à main limités au strict nécessaire. Les voyageurs ne peuvent désormais emmener en cabine que des sacs si possible transparents ne contenant que des objets indispensables tels que leurs papiers, d’éventuels médicaments, lunettes, laits maternisés, etc. Tous les appareils électriques, y compris les téléphones portables, devaient être enregistrés en soute. Aucun liquide n’est autorisé. Le décollage de tous les avions à destination de Heathrow a été suspendu, quelques heures durant, sur demande de BAA, l’opérateur des aéroports britanniques, tandis que British Airways annulait tous ses vols intérieurs et européens de et vers cet aéroport. D’autres compagnies ont annulé une grande partie de leurs vols prévus. La sécurité a aussi été renforcée dans les ports maritimes et dans le tunnel sous la Manche. Aux États-Unis, le département américain de la Sécurité intérieure a indiqué avoir relevé le niveau d’alerte pour tous les vols à destination du pays. Le niveau d’alerte pour les vols commerciaux en provenance de Grande-Bretagne a été placé au niveau « sévère, ou rouge », le plus haut de l’échelle américaine. En France, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a interrompu ses vacances pour animer une réunion d’urgence. Des mesures de vigilance ont également été prises dans de nombreux autres pays, notamment l’Italie, la Russie et l’Espagne.

Scotland Yard a déjoué hier, semble-t-il in extremis, un complot terroriste international visant à faire exploser plusieurs avions de ligne en vol entre la Grande-Bretagne et les États-Unis.

«Nous avons perturbé un plan terroriste qui visait à commettre (...) un assassinat de masse », a estimé Paul Stephenson, le chef adjoint de la police. Le complot avait « une dimension mondiale...