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Actualités - REPORTAGE

Reportage À Rafah, le départ pour certains Palestiniens, la vaine attente des autres

Des milliers de Palestiniens se sont rués hier sur le terminal de Rafah, passage obligatoire vers l’étranger rouvert pour la première fois depuis fin juin, afin de quitter la bande de Gaza assiégée par l’armée israélienne. Mais pour beaucoup, l’attente fut vaine. Le point de passage, à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, a été rouvert à 08h30, dans le sens Gaza-Égypte, avant d’être refermé à 13h00, au lieu de 20h00, sur ordre de l’armée israélienne qui a invoqué des « raisons de sécurité ». Quelque 2 000 personnes ont pu traverser en Égypte, mais des milliers d’autres ont dû rebrousser chemin. « Je suis là depuis 03h30 ce matin », déclare Waël Halalou, 26 ans, qui attend avec sa famille de pouvoir passer en Égypte. Il doit se rendre aux Émirats arabes unis, où il travaille comme ingénieur. « Ça fait deux mois que j’attends de partir », affirme-t-il. Autour du terminal, un complexe de plusieurs bâtiments entourés de grillages et de fils barbelés, règne une immense cohue. Voyageurs, porteurs et chauffeurs se bousculent, s’interpellent et s’énervent, tandis que des femmes et des enfants, parfois des bébés, attendent dans les rares coins d’ombre le signal du départ. Une file de voitures, pour la plupart des taxis collectifs, bondés, ne cesse de déverser de nouveaux passagers. Le coffre et la galerie débordant de bagages, chacune tente de se frayer un passage, tandis que les policiers luttent pour les canaliser. Israël, qui a évacué en septembre 2005 la bande de Gaza mais continue d’en contrôler les frontières, a fermé le terminal le 25 juin à la suite d’une attaque sur son territoire de groupes armés palestiniens, qui ont capturé un soldat. L’armée israélienne a lancé quelques jours plus tard une offensive meurtrière dans la bande de Gaza pour retrouver ce soldat. Ola Mighary, 27 ans, doit rejoindre sa famille en Arabie saoudite. « Je ne suis pas sûre de pouvoir sortir aujourd’hui », affirme-t-elle, ne sachant pas que le terminal serait fermé peu après. « Ça fait plusieurs semaines que j’attends de partir », poursuit cette étudiante de Gaza. « Mon visa est à présent périmé, et mon billet d’avion n’est plus valable. Une fois en Égypte, il va me falloir plusieurs jours pour tout régler, précise-t-elle. Ça va me coûter cher. » Devant le bâtiment où sont délivrées les autorisations de départ, des centaines de personnes se pressent autour des vitres grillagées, passeports en main. Les altercations sont fréquentes sous un soleil de plomb. Walid al-Basbassi n’a plus que quelques instants à patienter. Documents en règle, il a pris place dans le prochain taxi collectif à se rendre « de l’autre côté ». « Ça fait des semaines que je suis bloqué à Gaza, explique cet étudiant de 27 ans. Je suis arrivé cette nuit à 03h00 pour être sûr de passer parmi les premiers. » Devant un autre taxi, Ibrahim al-Mouthaqar, 27 ans, part avec toute sa famille, dix personnes, aux Émirats arabes unis. « J’ai trouvé un travail à Dubaï. Je quitte Gaza. Je m’en vais, définitivement, dit-il. La situation n’est plus vivable ici. » Dans la voiture, une quinzaine de passagers lui font signe de monter, vite. Djallal MALTI/AFP
Des milliers de Palestiniens se sont rués hier sur le terminal de Rafah, passage obligatoire vers l’étranger rouvert pour la première fois depuis fin juin, afin de quitter la bande de Gaza assiégée par l’armée israélienne. Mais pour beaucoup, l’attente fut vaine. Le point de passage, à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, a été rouvert à 08h30, dans le sens...