FOOTBALL - La «guerre des goals» subsiste toujours en équipe de France à l’aube des qualifications pour l’Euro 2008 Barthez-Coupet, le duel n’est pas fini

Le duel entre Fabien Barthez et Grégory Coupet pour le poste de gardien titulaire en équipe de France de football pourrait animer encore quelque temps le quotidien des Bleus, le premier ayant clamé hier son envie de continuer encore deux ans même s’il cherche encore un club. Un mois après la fin du Mondial 2006, Barthez et Coupet sont de nouveau face à face. Pour le moment par journaux interposés. «Fab», toujours sans club après avoir été titulaire en Allemagne, faisait hier la une du quotidien sportif français l’Équipe pour sa première interview depuis la finale perdue contre l’Italie. «Greg», remplaçant frustré au Mondial décidé à oublier son chagrin dans son costume de meilleur gardien de la 1re division française, occupait le même jour celle du magazine français France Football quelques jours après avoir confié ses états d’âme à l’Équipe magazine. Et les deux protagonistes de la «guerre des goals» de clamer d’une même voix leur désir de continuer avec les Bleus, mais en n° 1. Le casse-tête n’est donc pas terminé pour le sélectionneur Raymond Domenech. Le duel ne devrait pas avoir lieu pour le Bosnie-France du 16 août à Sarajevo, Barthez étant encore hors du circuit. Mais il pourrait redevenir brûlant à partir de septembre pour les matches de qualifications à l’Euro 2008. «L’équipe de France, j’y vais sans problème. Il faudra me virer pour que je n’aille plus en sélection», affirme Grégory Coupet, 33 ans (18 sélections), précisant toutefois: «Je n’envisage pas de revenir chez les Bleus sans être le n° 1, mais il faut s’attendre à tout.» Barthez aurait refusé d’être n° 2 Ce à quoi Barthez, 35 ans (87 sélections), rétorque: «Tant que je jouerai au foot, je ne renoncerai pas à l’équipe de France.» Mais personne n’imagine l’ex-Marseillais revenir comme simple doublure, lui qui révèle que si Coupet avait été désigné titulaire pour le Mondial, il ne serait pas allé en Allemagne. «Raymond Domenech et Bruno Martini (entraîneur des gardiens) le savaient», souligne-t-il, confirmant que le sélectionneur a choisi en sachant que Barthez aurait refusé, contrairement à Coupet, de s’asseoir sur le banc. Évoquant leur Coupe du monde, Barthez et Coupet ont par ailleurs levé un coin du voile sur leurs états d’esprit respectifs. Le Lyonnais avait évoqué sa «souffrance». Le natif de Lavelanet a parlé de la «pression» mise par Raymond Domenech et Bruno Martini. «Ils ont été très clairs, ils m’ont dit: “Sache que Greg peut jouer si tu te manques...” Avant chaque match, j’avais cette pression, même si, à partir des huitièmes, on l’a mise un peu de côté», raconte Barthez, avant d’ajouter: «Je partais titulaire, mais si je passais au travers, je devenais numéro 2 (...). Je pouvais être sur le banc au bout du deuxième match amical.» S’ils ont toujours évité de s’invectiver publiquement, les deux hommes pourraient donc revivre très prochainement cette concurrence qui constitue leur quotidien en sélection depuis plusieurs mois. À moins que Raymond Domenech ne siffle la fin du match en misant sur Grégory Coupet pour l’Euro 2008. Les gardiens seront sans doute, cette fois, Coupet et Landreau. Mais l’ombre de Barthez, titulaire depuis 1997, sera bien présente.