Réfugiés libanais en Syrie : l’ONU pare au plus pressé, pour l’été

Les agences humanitaires de l’ONU ont prévu une logistique de soutien pendant trois mois à des milliers de Libanais sur plus de 140 000 réfugiés en Syrie, en espérant que leur aide ne soit pas nécessaire au-delà de l’été. « Nous avons planifié pour trois mois », a déclaré à l’AFP Laurens Jolles, représentant par intérim du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Syrie. M. Jolles précise que les « éléments qui sont les plus nécessaires actuellement sont les matelas, les couvertures, le matériel de cuisine et sanitaire », avant d’ajouter : « Et peut-être des réchauds, pas pour le moment, mais cela pourrait être le cas », dit-il. Depuis le début de ses opérations en Syrie, il y a environ deux semaines, le HCR a déjà distribué plus de 11 000 matelas, autant de couvertures, environ 2 000 ustensiles de cuisine et 225 tentes. Quant au Programme alimentaire mondial (PAM), il fournit tous les jours depuis le 31 juillet trois tonnes de pain à 11 000 réfugiés à Damas, tout en s’attendant à ce que ce chiffre atteigne les 20 000 personnes dans les jours à venir, selon son directeur, James Morris. Expliquant les opérations d’aide du PAM lors d’une conférence de presse à Damas, M. Morris a précisé qu’elles couvraient « trois mois ». Les deux agences sont en train d’établir des bases aussi dans d’autres villes de Syrie, comme Homs (Ouest), Tartous (sur la Méditerranée) et Alep (Nord-Ouest) pour les nombreux réfugiés qui se sont installés dans ces régions. Le conflit semblant cependant s’installer dans la durée, M. Jolles ne cache pas sa crainte de voir ces Libanais passer l’hiver en Syrie. « L’inquiétude est grande, les écoles ici devant rouvrir dans un mois. Si le conflit se poursuit, la plupart des gens ne retourneront pas » au Liban, dit-il. Les réfugiés ont été accueillis dans des écoles, vides pour l’été, dans des camps de vacances pour les jeunes du Baas ou dans des familles. Et l’afflux continue. Avant que l’armée israélienne ne bombarde vendredi l’autoroute reliant Beyrouth à la Syrie par le nord, quelque 5 000 personnes passaient la frontière chaque jour, selon lui. Pour ne pas être pris de court, le HCR a quand même établi des projections au-delà des trois mois. « À la fin de cette période, nous pourrions avoir environ 300 000 personnes ici, dont sans doute 75 000 qui auront besoin d’aide immédiate », note le responsable. Dans le camp de vacances de Zabadani, à 40 km à l’ouest de Damas, environ 2 000 personnes ont trouvé refuge dans des maisonnettes peintes en vert. Les toilettes et les cuisines sont communes.