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Actualités - OPINION

Les ministres du parti chiite ont opté pour le pragmatisme Le Hezbollah veut éviter de croiser le fer avec la majorité dans l’étape actuelle

C’est au terme d’un débat houleux et particulièrement fiévreux qui a marqué la séance du Conseil des ministres, jeudi soir, que les deux ministres représentant le Hezbollah, Mohammad Fneich et Trad Hamadé, ont fini par avaliser, du bout des lèvres, le plan de règlement en sept points présenté par le Premier ministre Fouad Siniora au cours de la conférence internationale sur le Liban, qui s’est tenue mercredi dernier à Rome. Si les ministres hezbollahis se sont fait ainsi tirer l’oreille pour s’aligner sur la position de la majorité, c’est parce que le plan Siniora prévoit certaines propositions dont la concrétisation aurait pour aboutissement de mettre fin à la présence militaire du Hezbollah au Liban-Sud, ou plus précisément dans les zones proches de la frontière avec Israël. Le rétablissement de la souveraineté de l’État « sur tout le territoire », le renforcement des effectifs, des moyens et de la mission de la Finul, ainsi que la réactivation de l’accord d’armistice de 1949, le règlement des problèmes de Chebaa et des prisonniers libanais en Israël ont en effet pour conséquence logique et automatique d’ôter tout prétexte au maintien de la présence armée du parti chiite dans la région méridionale du pays. Comment expliquer, dans un tel contexte, que les deux ministres Fneich et Hamadé aient avalisé ce plan Siniora ? Selon une source politique digne de foi, le Hezbollah, confronté sur le terrain à une bataille militaire de grande envergure, a voulu faire preuve de pragmatisme politique en évitant de croiser le fer avec la majorité alors même que la solution politique en gestation n’a pas encore suffisamment mûri. Les détails du règlement restent à négocier tant au niveau international que sur le plan local. De sorte que le parti chiite, croit savoir la source politique en question, aurait estimé qu’il ne servirait à rien au stade actuel d’entrer en conflit ouvertement avec la majorité car cela aurait sans aucun doute un impact négatif sur la position du Liban dans les négociations qui pointent à l’horizon pour mettre en place le mécanisme de solution préconisée. En outre, la position du mouvement Amal aurait également pesé dans la balance au niveau de l’attitude des ministres hezbollahis. M. Nabih Berry a en effet apporté son aval au plan du Premier ministre à la veille de la conférence de Rome. La teneur du discours de Fouad Siniora a, de fait, été approuvée par le leader d’Amal avant le départ de la délégation libanaise pour Rome. Si bien que lors de la séance du Conseil des ministres de jeudi soir, Mohammad Fneich et Trad Hamadé étaient pratiquement isolés au sein du gouvernement, et sous la pression des ministres du 14 Mars, ils ont finalement opté pour le pragmatisme non sans avoir tenté, auparavant, d’amener le cabinet à se prononcer uniquement pour de simples observateurs au Liban-Sud au lieu d’une force internationale dont le mandat serait renforcé. C’est précisément sur le mandat et le rôle de la force internationale qu’a été axé le débat jeudi soir. L’argument qui a sans doute poussé les ministres du Hezbollah à assouplir leur position a été avancé par le chef du gouvernement qui a souligné que cette question sera en tout état de cause tranchée, en temps opportun, en Conseil des ministres. C’est alors que les choses pourraient se gâter entre le Hezbollah et la majorité. Émile KHOURY
C’est au terme d’un débat houleux et particulièrement fiévreux qui a marqué la séance du Conseil des ministres, jeudi soir, que les deux ministres représentant le Hezbollah, Mohammad Fneich et Trad Hamadé, ont fini par avaliser, du bout des lèvres, le plan de règlement en sept points présenté par le Premier ministre Fouad Siniora au cours de la conférence internationale...